Ping-Bongo: risques de carambolage ‘présidentiel’ au Sommet d’Abidjan

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Nouvelle partie de poker politique entre les ex-beaux-frères ennemis, cette fois-ci hors des frontières gabonaises. Abidjan sera peut-être le nouveau théâtre d’un affrontement Ping-Bongo, cette passe d’armes d’anthologie qui n’en finit pas depuis un an entre Ali Bongo, le président du Gabon et Jean Ping, qui se proclame « président élu » du Gabon. Tous deux attendus fin novembre au Sommet UA-UE d’Abidjan, ils pourraient prolonger leur rivalité fraternelle au point de provoquer un carambolage « présidentiel ».

Cela pourrait constituer un casse-tête pour les services ivoiriens du protocole. Alors que le président gabonais Ali Bongo est attendu à Abidjan pour le Sommet UA-UE d’Abidjan, Jean Ping, son rival politique qui se considère comme le « président élu du Gabon» le devance dans la capitale économique ivoirienne.

« Rétablir les résultats du scrutin présidentiel du 27 août 2016 »

A la tête d’une délégation composée d’alliés politiques, l’opposant gabonais de 74 ans inscrit sa présence au sommet dans le cadre d’un « processus de mobilisation de la communauté internationale, en vue de rétablir la vérité des résultats du scrutin du 27 août 2016, remporté par le Président Jean Ping», détaille un communiqué de Coalition pour la Nouvelle République (CNR).

Plus d’un an après la réélection contestée mais actée dans les faits d’Ali Bongo à la présidentielle d’août 2016, Jean Ping espère toujours faire son entrée, grâce à la rue ou aux pressions internationales, dans le Palais du bord de mer à Libreville.

Fort de deux résolutions du Parlement européen réclamant des sanctions à l’encontre de hauts responsables gabonais pour des « anomalies » décelés dans le processus électoral par les observateurs européens de la présidentielle, l’autoproclamé président se rend à Abidjan pour déposer un « Mémorandum auprès du Secrétariat Conjoint du Sommet UA-UE», complète le communiqué du CNR.

Diplomatie de couloir pour une cause qui semble perdue d’avance

De fait, Jean Ping mène une diplomatie parallèle pour convaincre l’Union européenne, la France surtout, de soutenir son combat de prendre la place d’Ali Bongo. L’offensive politique de Ping vise aussi à plaider sa cause devant l’UA qui a acté la réélection de Bongo, et au sein de laquelle l’insistance de l’opposant gabonais commence à agacer bon nombre de chefs d’Etat.

Du côté de Libreville où l’on veut fermer le rideau sur le film de la crise post-électorale au point d’annoncer des lois d’amnistie pour les crimes commis pendant l’élection malgré la saisine de la CPI, on ne devrait pas trop apprécier ce coup de l’opposant qui va rencontrer Emmanuel Macron pour le sensibiliser à sa cause.

Pour l’heure, difficile de dire si le président du Gabon et ce lui qui se considère comme « le président élu du Gabon » se croiseront dans dans les couloirs de l’Hôtel Ivoire au risque de provoquer un « carambolage présidentiel » et de poser des équations au personnel de sécurité et du protocole. Ali Bongo se consolera de savoir qu’il ne croisera pas Jean Ping à la plénière des chefs d’Etat à laquelle l’opposant ne représentera pas le Gabon. Mais rien n’empêche Jean Ping de rencontrer des personnalités en catimini ou dans les activités connexes du Sommet pour défendre une cause qui semble perdue d’avance.

CamerounWeb.com