Je suis, avant d’être un élu, un opérateur économique et je comprends les charges auxquelles font face des entreprises qui opèrent dans la commercialisation des produits pétroliers. Quand je suis en ville, je prends toujours mon carburant dans les stations d’essence.
À cette conscience entrepreneuriale, s’ajoute mon statut d’élu qui ne peut ignorer deux raisons importantes qui militent pour l’interdiction de la vente du boudè. Les risques très importants d’incendie (les accidents sont légion) et la forte probabilité de mauvaise qualité du produit, ce qui peut altérer les moteurs des engins qui en utilisent.
Il y’a un dernier élément qui rentre en ligne de compte, c’est que en tant qu’elu, je dois faire preuve d’exemplarité en respectant la loi.
Mais il existe deux situations où la loi perd de sa logique et pertinence.
La première situation concerne les déserts de stations d’essences. Dès qu’on quitte les grandes villes, les stations d’essence disparaissent. La préfecture de Est-mono, qui est une des plus grandes du pays n’a pas de station d’essence. Les stations les plus proches sont à Anié et Langabou, soit à 30 et 25km de Elavagnon. Si vous habitez Issati ou Kamina, il vous faut parcourir plus de 50km de mauvaises toutes pour atteindre la première station d’essence. Et il vous faudra le plein de votre moto pour atteindre cette station. Cette situation est identique dans presque toutes les préfectures de l’intérieur du pays. Dans ces conditions, l’interdiction du boudè n’est pas raisonnable. Et c’est pourquoi j’ai toujours préconisé la mise en place de mini-stations sécurisées, alimentées par le carburant officiel. Des petites citernes avec des pompes manuelles permettent de régler le problème.
La seconde situation, c’est ce qui se passe depuis deux jours. Une grosse pénurie qui conduit les vendeurs de boudè à jouer aux super pompiers. Nul ne peut blâmer nos compatriotes qui se ruent sur le carburant boudè pour pouvoir face aux déplacements du quotidien.
Donc l’installation de stations d’essence à pompe manuelle dans des citernes sécurisées, avec du carburant venu du STE, est la solution. Qu’en pensez-vous ? Comment gérer le phénomène boudè sans prendre des risques sécuritaires, tout en protègent le secteur formel ? Quelles sont les plus grandes distances que vous devez parcourir pour atteindre la station d’essence la plus proche. Vos avis m’intéressent.
Votons des lois pragmatiques, vivants.
Ce n’est pas sous notre législature que des lois répressives contre le boudè ont été votées, mais toute loi s’impose à nous tous.
Gerry Taama
Source : icilome.com