Jusqu’à nouvelle décision, c’est acté. L’accès aux lieux de culte est désormais subordonné à la présentation d’une preuve de vaccination ou d’un test pcr datant d’au-moins trois (03) jours. Une décision prise et annoncée, la semaine dernière, par le ministre de l’Administration territoriale.
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Dans les milieux religieux, la pilule est difficile à avaler surtout que dans les pays occidentaux où la pandémie fait plus de victimes, les lieux de culte sont exemptés du pass sanitaire. Mais dans un pays en déficit démocratique où les leaders religieux se plaisent à jouer à l’équilibrisme, nous sommes maintenant au coeur du jeu.
Depuis vendredi dernier, tous les lieux de culte « légalement reconnus » sont autorisés à rouvrir. Mais cette reprise totale des activités dans les lieux de culte n’est pas sans garde-fou. , « Sont et demeurent interdits, les cultes de nuits et les veillées nocturnes de prières, sauf dérogation exceptionnelle », a souligné Payadowa Boukpessi, Ministre d’Etat en charge de l’Administration Territoriale de la Décentralisation et du Développement des Territoires. Ce n’est pas tout.
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A partir du 03 décembre, l’accès aux lieux de culte sera soumis à la présentation d’un pass vaccinal ou d’un test PCR datant d’au moins trois jours. « Cette mesure, (…) est indispensable pour poursuivre la lutte contre la covid-19 particulièrement dans cette période de préparation des fêtes, sources de grands rassemblements favorables à la propagation du coronavirus », a argumenté Payadowa Boukpessi. Des explications qui n’ont pas convaincu les leaders religieux qui, par conséquent, s’opposent au ministre d’Etat.
Les hommes de Dieu disent non à Boukpessi
Le 16 novembre dernier, la Conférence des évêques du Togo a publié une note sur cette question. « A l’issue d’une concertation par visioconférence ce jour, les Evêques du Togo vous informent qu’ils ont entrepris d’adresser une lettre au ministre d’Etat à ce sujet. Les résultats de cette démarche vous seront communiqués en temps opportun », peut-on lire dans la note des prélats.
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A l’image de l’Eglise catholique, le Conseil chrétien du Togo (CCT) et la Fédération des Eglises et Mission du Togo (FEMIT) qui regroupent plusieurs églises évangéliques, ont fait part de leur consternation. « Après réflexions approfondies sur les enjeux du contenu dudit communiqué, nous avons pris la décision d’adresser une correspondance au ministre d’Etat », a indiqué le Révérend Pasteur Mitré Djakouti, le président du CCT. « Considérant le lieu de culte comme la maison du Dieu Créateur de l’univers, cette décision ne serait-elle pas, une atteinte à la Divinité Suprême ? », s’est demandé le Révérend Gaston Messan Attitso, président du FEMIT. Même son de cloche du côté de l’Observatoire Togolais des Eglises (OTE). « L’Eglise est par excellence un endroit sacré et un lieu saint ; elle fonctionne comme un hôpital car les malades y trouvent guérison. Pour cela, nous invitons les autorités à ne pas céder aux décisions qui peuvent attirer la foudre de Dieu », a fait savoir l’OTE.
Les églises victimes de leurs turpitudes ?
« Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le récoltera aussi. », Galates 6.7. Le principe est général mais il est aussi biblique : on récolte ce qu’on a semé. En effet, depuis plusieurs années, les églises ont choisi de se taire systématiquement devant les pratiques et méthodes iniques du régime qui régente le Togo depuis plus de 50 ans, du père au fils. Les « hommes de Dieu » sont devenues passivement les complices de cette minorité de femmes et d’hommes qui prennent quotidiennement en otage l’avenir de leur concitoyens.
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En effet, alors que les togolais sont étouffés sur le plan social comme politique, les leaders religieux se plaisent dans un rôle de moralisateur sans jamais passer à l’étape supérieur comme nous l’avions largement souligné dans nos précédentes parutions. C’est particulièrement le cas de l’Eglise catholique.
Et pendant que le clergé catholique a choisi de diluer sa position de 2017 et Mars 2020 face à la prédation qui prévaut dans le pays, les autres regroupements d’église et confessions religieuses se muent dans un silence étonnant. Plus effarant, certains religieux, en violation des soubassements de toutes les religions en l’occurrence la quête inlassable de la justice, clament leur appartenance au régime qui opprime jusqu’aux droits les plus élémentaires.
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Aujourd’hui, quand ces hommes voient leurs églises secouées depuis le début de la pandémie, ces temples qui sont sur le point de subtilement se faire fermer par les mêmes hommes dont ils louaient la vision et la politique hier, ils ont subitement trouvé les bons mots pour dénoncer. Au finish, si le tout puissant ministre d’Etat décide de ne pas revenir sur sa décision, ces responsables de temples de Dieu et d’Allah n’auront été que les victimes de leurs propres turpitudes.
Fraternité
Source : Togoweb.net