Pagaille au CAMES

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Pagaille au CAMESJamais dans l’histoire du Conseil Africain et Malgache de l’Enseignement Supérieur (CAMES), la pagaille n’a atteint ce seuil critique. Des professeurs d’Université dont des Togolais ont été cités à comparaître le 16 avril dernier devant la Commission de l’Ethique et de Déontologie du CAMES. Il leur est reproché d’avoir empêché des collègues d’accéder au statut d’agrégation et d’avoir délivré des attestations de co-directions de thèse non conformes.

Les accusés crient au scandale pour n’avoir obtenu aucune pièce des allégations de manquement divers à leurs devoirs éthiques. Pour les mis en cause, les accusations souffrent de réels fondements et de preuves. Le Conseil des mis en cause parle de « violation grave des droits de la défense ». Tout le bataclan du CAMES s’est offert en spectacle à Ouagadougou le jour de l’audience.

Pourquoi autant de légèretés dans le traitement des dossiers qui touchent à l’éthique et à la déontologie ? Tous les regards sont tournés vers le Secrétaire Général du CAMES Bertrand Mbatchi. Pourquoi refuse-t-on de communiquer les pièces des accusations des plaignants au Conseil des mis en cause ? Pour connaître la vérité, il aurait suffi que les principes d’organisation d’un procès équitable soient respectés. En vérité, plusieurs enseignants ont déjà comparu devant cette commission sans grand bruit.

L’instance qui assume la formation du corps enseignant des universités africaines ne mérite aucunement d’en arriver-là. Ceux qui forment les juges ont l’obligation de donner le bon exemple. Le spectacle déshonorant auquel on assiste depuis plusieurs semaines jettent de sérieux discrédit sur le CAMES. Entre les plaignants et les mis en cause, forcément une partie fait fausse route et il faut la neutralité du CAMES pour faire triompher le droit. La fébrilité qu’on constate depuis lors n’est pas de nature à rassurer le corps enseignant dans sa carrière professionnelle. Vivement l’éclaircie le plus vite.

Honoré Adontui

Source : Le Correcteur

27Avril.com