Notre pays est le seul au monde où les étrangers sont préférés aux nationaux. Ce comportement est très observable au sommet de l’Etat. A la Présidence de la République, plusieurs postes stratégiques sont aux mains des non nationaux. Conséquence, les informations classées « secret défense » tombent dans les oreilles des pays de provenance de nos « grands experts étrangers ». Le cas qui défraye la chronique est celui d’Olushegun Adjadi Bakari. Ce Béninois fut conseiller de Faure Gnassingbé de 2016 à 2021. Depuis le 06 juin dernier, il est nommé ministre des Affaires Etrangères du Bénin par Patrice Talon. Quand on sait que « les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts », comme l’a souligné Charles de Gaulle, la nomination de l’ex-conseiller de Faure à la tête de la diplomatie béninoise n’est pas fortuite. Elle répondrait à une stratégie bien pensée.
Les secrets du Togo en voie d’exploitation au profit du Bénin
Le nouveau ministre des Affaires Etrangères est un mathématicien et économiste de formation. Il a un sens très élevé des affaires. Tenez ! Il a travaillé dans la prestigieuse Société Générale. Avant sa nomination, il était ministre conseiller aux Investissements à la Présidence du Bénin. Par ailleurs, il est à la tête de la société « MAuto » qui vend les motos électriques en circulation ces derniers temps dans notre pays et au Bénin. C’est dire qu’Olushegun Adjadi Bakari met ses talents et son carnet d’adresses au service de l’environnement qui l’accueille. Comme tel, les secrets du Togo seraient utilisés au profit de la diplomatie béninoise. Qu’on ne s’étonne pas le jour où on apprendra que le voisin de l’Est a damé le pion à notre pays. Surtout que le Bénin et le Togo gèrent ensemble plusieurs sociétés bilatérales. Des sociétés où il y aura des conflits d’intérêts puisque le nouveau promu va défendre les intérêts de son pays face à son homologue togolais. En dehors des Béninois, le sommet de notre pays serait également occupé par des Burkinabé, des Rwandais, des Burundais, etc. En quoi ces pays nous dépassent-ils ? Nous ne voyons pas ! Le Togo a des experts dans presque tous les domaines. Il faut leur confier des postes de responsabilités afin qu’ils participent davantage à l’édification de la nation.
Les étrangers viennent nous espionner et repartent chez eux pour nous combattre. C’est le lieu d’inviter nos autorités à arrêter cette pratique qui nous rend vulnérables. Nulle part sur la planète terre, on ne voit cette boulimie à placer les étrangers au sommet de l’Etat. Pourquoi aimons-nous toujours exceller dans ce qui est ridicule et préjudiciable ? Le cas d’Olushegun Adjadi Bakari devrait susciter une remise en cause de notre gouvernance.
Sauvegarder les postes de souveraineté
Les étrangers peuvent être associés à la gestion de l’Etat si leur expertise n’est pas disponible sur place. Même dans ce cas, ils ne devraient pas être au cœur de l’administration. L’accès à l’administration togolaise est tributaire de la possession de la nationalité togolaise. Donc un étranger qui n’a pas acquis notre nationalité ne pouvait pas en principe se retrouver aux postes de décisions. La gestion d’un Etat requiert des valeurs comme le patriotisme et l’engagement citoyen. Ce sont ces maîtres mots qui font d’un fonctionnaire un homme d’Etat. Or, un étranger ne se soucie que de sa rémunération. C’est un mercenaire qui est prêt à aller ailleurs lorsqu’il a des offres plus alléchantes. Il n’a pas la fibre patriotique. C’est pourquoi l’Exécutif rendrait service à la nation en mettant fin au remplissage de notre administration par des experts étrangers. Aucun pays au monde ne s’est développé de cette façon. La Haute Administration est un domaine très sensible. Elle ne saurait être laissée entre les mains des non nationaux. Ce qui ne veut pas dire que les étrangers compétents sont à exclure du système. Ils peuvent occuper des postes de consultants, mais pas au sommet de l’Etat.
Asséyé
Source: La Dépêche
Source : 27Avril.com