OBUTS exige l’arrêt des activités des « milices privées armées »

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L’Organisation pour bâtir dans l’union un Togo solidaire (OBUTS) suit les violences qui sont déclenchées dans le pays depuis le début de la semaine, avec l’arrestation de l’imam à Sokodé. Le parti d’Agbéyomé Kodjo déplore les exactions commises sur les populations par les forces de l’ordre et des « milices privées armées ». Il demande l’arrêt des activités de ces milices et l’ouverture d’un dialogue sincère, franc et inclusif pour la préservation de la paix au Togo. Lisez plutôt !

Communiqué de presse OBUTS du 20 octobre 2017
TOGO : Agissons ensemble pour la paix et un consensus républicains sur les réformes

Au cours de la soirée du lundi 16 octobre 2017, notre pays a connu un regain de violences consécutivement à l’arrestation « manu militari » à Sokodé de l’imam DJOBO Mohamed Allassani.

Ladite arrestation opérée en la forme « manu militari » et ce, dans des conditions peu respectueuses des règles procédurales en matière pénale et plus particulièrement de la présomption d’innocence garantie par la Constitution de notre pays, fut manifestement le facteur déclencheur de l’escalade de la violence observée ces dernières heures dans plusieurs villes de notre pays ainsi que dans l’agglomération Nord de la capitale Lomé, engendrant ainsi de graves échauffourées occasionnées par la confrontation et les brutalités qui intervinrent entre les forces de l’ordre et de sécurité et les populations sorties spontanément pour exprimer leur indignation.

Le bilan de l’aggravation de la violence depuis le début de cette semaine est très lourd : Il est malheureusement à déplorer a minima six (6) pertes en vies humaines, plusieurs dizaines de blessés par balle et/ou par bastonnade féroce.

Plusieurs édifices publics et privés furent saccagés et incendiés ; des sièges de partis politiques furent détruits ; sans oublier les lourdes conséquences socio-économiques et les profonds traumatismes que subissent une fois encore toutes les populations togolaises en général et celles des villes particulièrement éprouvées.

Depuis plusieurs mois, notre pays traverse une sérieuse crispation politique dont il convient, dès à présent, par discernement politique, de prendre toute la mesure.

Nous dirigeants politiques togolais, ne pouvons plus nous claquemurer dans un rôle de « commis aux écritures comptables » ayant pour unique charge d’une part, de tenir un décompte macabre des morts et des blessés ; et d’autre part, de dresser l’inventaire des dégâts matériels.

La formation politique OBUTS présente ses vives condoléances aux familles éplorées, sa compassion aux victimes et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.

En l’état, la formation politique OBUTS invite l’autorité compétente, à diligemment instruire les forces de l’ordre et de sécurité, à la stricte observance des dispositions légales prescrites en République du Togo dans le cadre d’une interpellation ; la cessation de toute violation de domiciles privés ; l’interruption de toutes intrusions par effraction au sein des domiciles privés ; l’arrêt immédiat de tous agissements délictueux dont sont les auteurs des « milices privées armées » sur toute l’étendue du territoire de l’État de droit qu’est le TOGO ; la libération immédiate de toutes celles et de tous ceux dont l’arrestation « manu militari » n’est ni conforme ni respectueuse des règles de droit qui régissent cette matière.

La formation politique OBUTS réitère sa très vive préoccupation quant aux derniers développements de la crise socio-politique que connaît notre pays, et lance un cri du cœur à toute la classe politique en vue d’une solution consensuelle de sortie de crise politique rapide.
Notre communauté de destin nous le commande et nous interpelle tous !

Au Togo, depuis des temps immémoriaux, nos valeurs sont au plus haut non pas quand nous rabaissons nos concitoyens mais quand nous essayons ensemble de porter haut toutes les filles et tous les fils qui fondent la communauté nationale.

L’appel à la haine, au meurtre, la destruction des biens publics et privés, la détérioration du mobilier urbain, les actes de vandalisme de toute nature sont à tous égards inadmissibles et fermement condamnables.

La formation politique OBUTS en appelle à nouveau la sagesse et à la responsabilité politique du Chef de l’État afin qu’il prenne toutes les mesures audacieuses et salutaires tendant à l’arrêt de l’escalade de la violence ; à l’apaisement des cœurs meurtris et au renouement du fil du dialogue pour sauver la Patrie du danger qui rôde.

La formation politique OBUTS rappelle au Gouvernement que toutes les mesures nécessaires qui ont pour objet de juguler la crise politique qui prévaut, doivent impérativement respecter les principes républicains de protection des droits humains et s’interdire toute forme de violence, et d’actes inhumains et dégradants à l’encontre des manifestants.

La formation politique OBUTS condamne avec vigueur et désapprouve toutes formes de violences faites aussi bien aux forces de sécurité et de défense, qu’aux manifestants.
Elle appelle l’attention des autorités sécuritaires donneuses d’ordre, sur le contenu et le caractère insoutenable des images de violences faites aux jeunes.

Les [donneurs d’ordre] en matière de gestion de la sécurité publique doivent tenir compte des conséquences de leurs décisions s’agissant des récurrentes exactions empreintes de cruauté qui sont infligées aux jeunes gens.

La formation politique OBUTS invite tous les acteurs politiques, les leaders d’opinion, et les médias, à faire preuve de retenue et de modération afin d’éviter à notre pays le chaos qui se profile à l’horizon si l’on n’y prend garde.

La formation politique OBUTS demande fortement au Gouvernement de prendre toutes ses responsabilités aux fins de mettre sur l’heure, et définitivement, un terme aux « activités » notoirement illégales de tous les « groupes informels de sécurité » dans notre pays qui n’est ni un Far West ni un État voyou !

Car laisser prospérer les « activités » néfastes et illicites desdites « milices armées » s’apparentera à l’instillation du désordre, de la confusion, enverra du Togo une regrettable image d’un État de non droit et mettra en péril la paix et la cohésion nationales dans notre pays.

Factuellement, lesdites « milices privées armées » doivent avoir à l’esprit que le Togo étant un État de droit, les graves forfaits dont elles sont les auteures ne bénéficieront d’aucune immunité « fonctionnelle ».

Enfin, la formation politique OBUTS exhorte toute la classe politique à agir et à œuvrer courageusement ensemble en faveur de la paix et d’un vivre-ensemble harmonieux.

L’ouverture rapide d’un dialogue politique inclusif, franc et sincère à même d’ouvrir la voie consensuelle en vue de l’adoption des réformes constitutionnelles à l’Assemblée Nationale est une perspective politique à rechercher ardemment.

Fait à Lomé le 20 Octobre 2017

Le Président,

Agbéyomé KODJO

www.icilome.com