Les députés togolais ont du mal à s’accommoder avec le matériel technique installé dans le nouvel hémicycle, construit à plus de 16,6 milliards de FCFA par la Chine.
Vendredi dernier au cours de la 6ème séance plénière de la première session ordinaire de l’année, les élus du peuple ont prouvé que ça leur prendra beaucoup de temps pour se défaire des vieilles habitudes acquises durant plusieurs décennies, celles de voter les lois à main levée, dans l’ancien siège de l’Assemblée nationale.
En effet, avec le nouveau parlement « made in China », il a été prévu que les députés s’enregistrent et votent dorénavant à partir de leurs micros respectifs. Mais visiblement, la mayonnaise refuse de prendre. Cette habitude un peu révolutionnaire semble les indisposer.
Par exemple, pour adopter la loi de finances rectificative vendredi dernier dans la nouvelle salle des plénières, les élus du peuple ont eu toutes les difficultés à utiliser les micros. Il faut juste parler dans le micro et appuyer sur un bouton pour valider sa voix. Après beaucoup d’efforts, rien. Il a fallu l’intervention du technicien sur place. Toujours rien. Pour couper court et libérer les élus de ce fardeau chinois, les députés ont dû procéder à l’ancienne formule, c’est-à-dire les mains levées.
Au cours de la séance, le président de l’Assemblée nationale, Dama DRAMANI, n’a pas pu fermer les yeux sur ces faits un peu insolites. « Ce n’est pas normal qu’à notre toute première session, nous constations tous ces dysfonctionnements », a-t-il déclaré. « Dysfonctionnement » ou incapacité temporaire à s’adapter à la nouvelle technologie ? En tout cas, c’est selon.
Le président de l’Assemblée nationale a quand même pris soin de lancer à l’endroit des médias : « Ce n’est pas que ça vous irez relayer, messieurs et dames les journalistes ». C’est normal, Dama Dramani ne veut pas que le monde découvre ce côté un peu conservateur ou traditionaliste des députés togolais. S’ils étaient à l’ancien siège au Palais des Congrès, ce problème ne se poserait pas.
Comme quoi, quand la Chine décide de mettre un peu de la technologie dedans, les députés togolais, toute tendance confondue, perdent les repères. C’est aussi ça l’autre facette de « Made in China » dont raffole le Togo.
Source : www.icilome.com