« Réformes clés » et des « efforts constants et résolus » attendus du Togo. Le Togo a enfin conclu, mercredi dernier, un programme avec le Fonds Monétaire International sur la gestion des finances publiques. C’est depuis des années que le pont entre le FMI et le Togo était rompu, laissant ce dernier en roue libre pour une gestion catastrophique des dépenses. Quelques mois seulement après avoir été bénéficiaire de l’initiative Pays pauvre Très Endetté qui lui a permis de se voir remettre une bonne partie de sa dette extérieure, le Togo se retrouve aujourd’hui de nouveau à supporter un poids colossal de sa dette qui dépasse le seuil communautaire admis.
Après avoir résisté de longues années aux multiples appels de ses partenaires l’invitant à négocier un nouveau programme avec le FMI, les autorités togolaises ont dû voir venir une sérieuse crise financière pour enfin se décider à renouer avec l’institution de Bretton Woods. Une mission du FMI a donc séjourné du 05 au 18 janvier dernier à Lomé, pour discuter des contours d’un éventuel accord entre les deux parties. C’est d’ailleurs chose faite avant le départ de la mission le mercredi dernier, précédée d’une rencontre avec les autres principaux bailleurs du Togo.
Cet accord qui s’étale sur trois ans et qui devra être approuvé en avril par les instances dirigeantes du Fonds, prévoit la mise à disposition d’une ligne de crédit (prêt sans intérêt) de 238 millions de dollars, soit environ 140 milliards de nos francs, mais qui sera décaissée en cinq (05) tranches.
Mais on sait déjà que « le programme économique convenu vise à améliorer les conditions de vie des populations et à maintenir un environnement macro-économique stable compatible avec la viabilité de la dette publique. Il aura pour principaux objectifs de : réduire le déficit budgétaire global pour garantir la viabilité de la dette à long terme, recentrer les politiques sur la croissance durable et inclusive à travers des dépenses sociales ciblées et des dépenses d’infrastructures financées de manière judicieuse ; remédier aux faiblesses du secteur financier », selon un communiqué sanctionnant la fin de la mission du FMI.
Le communiqué précise que « le programme comprend un ensemble complet de réformes visant à accélérer la mise en œuvre de réformes clés de l’administration des recettes et la gestion des finances publiques, le renforcement de la gestion de la dette, la résolution des faiblesses des banques publiques et l’accompagnement du développement du secteur privés ».
Pour que le Togo puisse atteindre une stabilité macro-économique et une croissance soutenue et inclusive, il devra fournir des « efforts constants et résolus », a recommandé la mission. Ceci passe par une rigueur dans la gestion des dépenses publiques. Fini donc les emprunts obscurs en Chine ou dans des pays arabes à des taux que personne ne connaît et aussi l’abus des préfinancements dans le financement des infrastructures.
Cet accord a été salué par l’association Veille Economique, qui fait un suivi régulier de la gestion des finances publiques et est la première à alerter sur les risques de surendettement du Togo. « Il faut, sous réserve de l’analyse approfondie du futur rapport de la mission du FMI, souligner que le dépassement du quota préfigure les difficultés de la situation de notre structure macrofinancière. L’endettement en DTS (Droits de Tirages Spéciaux) nous permet de maitriser non seulement les coûts additionnels des futurs endettements, mais aussi ceux des taux de change », a commenté Thomas Koumou, président de Veille Economique.
« S’il est avéré que ce futur accord prévoit des décaissements en 5 tranches à partir du mois d’avril 2017, il faut espérer que l’utilisation de cette dette, même à taux zéro, soit faite comme il se doit. Nous souhaitons que les gouvernants prennent la mesure de la situation et respectent les termes du futur accord en exécutant dans leur intégralité les conditions qui accompagneront nécessairement cet appui du FMI », a poursuivi M. Koumou.
Mensah K.
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