La présence de l’ancien ministre de l’administration territoriale Pascal Bodjona, à l’investiture de Faure Gnassingbé le 03 mai 2020, sonne, de l’avis de l’opinion, comme un « retour au bercail » d’un fils prodigue.
Nul besoin de revenir sur les déboires du ministre grand format avec la justice togolaise dans l’affaire dite d’escroquerie internationale.
Poignardé et noyé dans cette rocambolesque affaire, pour laquelle il a passé, plus de 500 jours en prison, Pascal Bodjona a été abandonné par ses anciens compagnons et même son mentor Faure Gnassingbé.
A LIRE AUSSI: Togo: les élèves ne veulent plus retourner à l’école…
A sa sortie des bagnes de la prison civile de Tsévié, beaucoup le voyaient basculer dans le camp de l’opposition. Même si cela lui a pris un peu du temps, il semble démontrer qu’il a toujours un faible pour ses premiers amours.
Dans le contexte actuel, où le régime de Faure a le vent en poupe pour avoir neutralisé pratiquement toutes les velléités d’opposition, l’ancien bras droit du locataire de la Marina, pourrait aller au-delà d’un simple retour pour se faufiler à nouveau dans les arcanes du système .
Selon les sources proches du pouvoir, l’homme de Kouméa serait pressenti pour être le premier ministre en remplacement de Klassou Sélom, qui devrait démissionner avec tout l’exécutif, pour laisser place à une autre équipe gouvernementale.
A LIRE AUSSI: Coronavirus: la prison de Lomé fermée !
Selon les mêmes sources outre la formation du gouvernement qui devient un casse-tête chinois pour Faure Gnassingbé, le cas Bodjona divise son clan politique, du moins la minorité qui a le pouvoir décisionnel dans l’ombre.
Pendant que les « pro-Bodjona » estiment que l’homme mérite encore une autre chance et que ses bagages politiques pourraient bien encore se faire valoir au profit du « trône royal », des caciques du pouvoir disent niet et jouent la carte de la méfiance.
« Ceux qui se prononcent en défaveur de l’ancien ministre estiment qu’il peut y avoir des risques de représailles contre ceux qui se seraient levé contre lui dans l’affaire dite d’escroquerie internationale. Et aussi, il ne faut pas oublier que Bodjona est encore sous contrôle judiciaire et que l’affaire n’est pas définitivement close à la justice.
A LIRE AUSSI: Kidnapping d’un maire dans le Dankpen : ce qui s’est réellement passé
Donc ça pourrait être mal vu qu’un premier ministre pendant l’exercice de ses fonctions soit en train de faire face à une affaire judiciaire qui pourrait l’amener encore en tôle », nous confient un acteur politique proche du pouvoir.
De nos analyses, il ressort que si Bodjona, était nommé à la tête de la primature, ça pourrait être un gros coup dur pour les ténors du régime qui ont été formatés à la notion de ce qu’on pourrait appeler « tu te bats pour nous, tu es récompensé ».
Pascal Bodjona n’ayant pas ouvertement soutenu Faure Gnassingbé lors de l’élection présidentielle passée, il lui serait difficile pour que certains l’acceptent à une haute fonction alors que cette même fonction est déjà convoitée par ceux qui se sont battus jour et nuit pendant cette élection pour que leur « champion » ait droit à un quatrième mandat.
A LIRE AUSSI: « L’opposition est devenue l’ennemie de l’opposition »
Faure Gnassingbé pourrait prendre une décision noble et courageuse en nommant Pascal Bodjona à la tête de la primature et par ricochet, ouvrir un gouvernement de large ouverture pour apaiser la situation politique dans le pays, d’autant plus que cela fait partie de ses promesses de compagne.
Comme à son habitude, le président de République, Faure Gnassingbé fait perdurer le suspense et le mythe demeure jusque qu’à cette heure où nous mettons sous presse, autour du nom et du profil du nouveau locataire de la villa 433 de la cité OUA.
Le moins que l’on puisse dire est que, ceux-qui sont pressés de découvrir le nouveau visage du gouvernement togolais doivent encore prendre leur mal en patience.
Le panafricain
Source : Togoweb.net