Une plus grande coopération internationale est nécessaire pour vaincre Boko Haram et neutraliser la menace du groupe jihadiste nigérian dans la région du lac Tchad, ont annoncé cette semaine des responsables militaires et politiques.
Les insurgés, qui ont prêté allégeance au groupe Etat islamique (EI), ont ravagé une grande partie du nord-est du Nigeria depuis 2009, faisant au moins 20.000 morts et obligeant plus de 2,6 millions de personnes à fuir leurs maisons.
Pour le chef d’état-major des armées nigérian, un « effort collectif » est désormais nécessaire pour contrer les tactiques de guérilla de Boko Haram.
« Nous voyons ces défis à travers le spectre de la guerre asymétrique », a déclaré mercredi le lieutenant-général Tukur Yusuf Buratai, au quartier général des opérations de lutte contre Boko Haram à Maiduguri, capitale de l’Etat du Borno.
C’est un « phénomène mondial », a-t-il relevé. « Nous devons travailler en synergie pour nous assurer que le terrorisme qui affecte non seulement (notre pays) et la sous-région mais aussi le monde entier » sera vaincu.
La contre-insurrection menée depuis 2015 par les armées de la région (Nigeria, Tchad, Cameroun, Niger) a permis de chasser les jihadistes de la plupart des localités dont ils s’étaient emparées, mais les attaques sanglantes restent quasi quotidiennes.
Le ministre des forces armées britanniques, Mark Lancaster, venu inspecter le programme de soutien de son pays dans le nord-est du Nigeria, a estimé de son côté que « la véritable clé » était une formation de base appropriée pour l’armée nigériane, y compris dans le domaine des droits de l’homme.
L’aide de nations étrangères est « une reconnaissance réelle que les problèmes auxquels nous sommes confrontés ici au Nigeria ne sont pas seulement les problèmes du Nigeria dans le nord-est », a-t-il également affirmé à l’AFP. « Non seulement ils sont transfrontaliers au niveau régional, mais bien sûr c’est un problème international qui a une solution internationale ».
Les gouvernements occidentaux se gardent de toute implication directe dans le conflit, certains ayant suspendu – temporairement – la vente d’armes et d’équipements militaires au Nigeria après de nombreuses polémiques sur les exactions présumées commises par l’armée nigériane.
Les soldats américains, britanniques, français et allemands, entre autres, assurent essentiellement un rôle de conseil et de soutien, notamment pour former l’armée nigériane à neutraliser la menace des engins explosifs improvisés.
Un accord de près de 600 millions de dollars, prévoyant notamment l’achat de 12 avions de chasse, avait été bloqué avec les États-Unis après un bombardement « accidentel » de l’armée nigériane sur un camp de déplacés ayant fait plus de 100 morts en janvier. Mais le Nigeria a affirmé cette semaine que l’achat avait finalement été approuvé.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, a également déclaré le mois dernier qu’une demande d’équipement supplémentaire était envisagée.
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