C’est un homme très détendu qui était face à notre confrère de France24 ce jeudi. Le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, l’un des Facilitateurs dans la crise politique au Togo, a été interrogé en marge des travaux de la 73e Assemblée générale des Nations Unies à New York. Il a abordé la question togolaise.
Pour le président du Ghana, c’est la question sur la limitation de mandat présidentiel au Togo qui constitue le point de blocage dans la mise en œuvre des réformes constitutionnelles. Selon les partisans du régime de Lomé, il faut permettre à Faure Gnassingbé de briguer un autre mandat en 2020, après trois mandats successifs. Une demande à laquelle l’opposition, notamment la Coalition des 14 partis, n’entend pas accéder.
Pour cette dernière, il faut réintroduire le bout de phrase « en aucun cas, nul ne peut faire plus de deux mandats » dans la constitution. Ce qui met déjà hors-jeu Faure Gnassingbé. Les positions, sur cette question de limitation de mandat, sont intransigeantes au niveau des deux côtés. Ce qui fait échouer les initiatives de réformes au niveau de l’Assemblée nationale, notamment celles prises en septembre 2017.
Que fera la Facilitation dans ce cas ? Laisser Faure Gnassingbé briguer un autre mandat ou accéder à la revendication de l’opposition pour l’écarter de la course en 2020 ? « On verra bien », a répété plusieurs Nana Akufo-Addo. Pour lui, ce qui est intéressant, c’est que les deux protagonistes sont tout de même d’accord sur la limitation du mandat présidentiel au Togo.
Les difficultés que rencontre les Facilitateurs, à en croire le président ghanéen, ne sont pas de nature à les amener à abandonner la médiation. C’est pourquoi Nana Akufo-Addo a démenti l’information selon laquelle les Facilitateurs s’apprêtent à jeter l’éponge à cause du comportement des parties prenantes.
« Le Togo c’est notre voisin de l’Est. Nous ne souhaitons plus qu’il y ait ça. Le Togo et le Ghana ont les mêmes peuples. La dernière fois, qu’il y a eu une crise au Togo suite au décès en 2005 du président Gnassingbé Eyadèma, il y a eu au moins 100 000 togolais qui se sont réfugiés au Ghana. Donc ce qui se passe là-bas nous intéresse », a-t-il souligné.
Nana Akufo-Addo veut s’impliquer davantage dans la crise togolaise, afin d’éviter une autre page triste à ses voisins. Les deux Facilitateurs sont annoncés dans les prochains jours à Lomé.
I.K
Source : www.icilome.com