Selon les organisateurs de cette journée, lefranc CFA est une survivance des colonies françaises d’Afrique et constitue une servitude monétaire à laquelle il est temps de mettre un terme.
Créé le 26 décembre 1945, le franc CFA rassemble les pays de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) et ceux de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) plus les Comores. Au total quinze pays disposant d’une monnaie commune reliée par une parité fixe au franc français jusqu’en 1999. Depuis, le franc CFA est arrimé à la monnaie unique européenne.
Or, c’est bien ce dont se plaignent les détracteurs du CFA. Il assure bien une stabilité financière aux pays de la zone. Mais, en revanche, il les prive de toute possibilité d’ajustement de politique monétaire. Dont celle de procéder à des dévaluations compétitives pour doper les exportations. Par ailleurs, le haut niveau de l’euro place la zone CFA dans une position souvent défavorable par rapport aux autres pays africains.
« A bas le franc CFA ! A bas le colonialisme ! »
A Dakar, le rassemblement s’est tenu place de l’Obélisque. « A bas le franc CFA ! A bas le colonialisme ! » Militants, activistes, politiques, 300 personnes se sont mobilisées ce samedi.
Malick Diouf, artiste, se revendique panafricain. Pour lui, le franc CFA est une honte. « Moi, j’ai honte du sigle franc CFA parce que c’est comme si on était toujours colonisés. Des groupes d’entreprises dans d’autres pays créent leur propre monnaie. Aujourd’hui, l’Afrique ne devrait pas accepter de fonctionner avec le franc CFA ! » lance-t-il.
Mamadou Ba se présente comme un Sénégalais lambda. Mais ce jeune homme a lu Sankara, Lumumba ou encore Ben Barka. Il souhaite désormais mobiliser les classes populaires. « Personne ne viendra nous aider. C’est à nous de mener le combat et d’enterrer une bonne fois pour tout cette monnaie. Pour cela, il faut que l’Afrique s’unisse pour qu’on puisse frapper notre propre monnaie et aller de l’avant », estime-t-il.
Contre le Franc CFA, contre également les accords de partenariats économiques (APE) entre l’Europe et les Etats de la Cédéao. Car ils vont détruire une économie déjà fragile, estime Guy Marius Sagna, du collectif « Non au APE ». « 75% des marchandises en provenance de l’Union européenne ne payant plus de droits de douane, cela veut dire que le chômage va exploser, ça veut dire qu’on va passer de 16 Sénégalais par jour qui traversent la Méditerranée à beaucoup plus », alerte-t-il.
Si les thématiques sont fortes, sont liées à l’économie et au développement, les militants et les acteurs politiques ont néanmoins beaucoup de difficultés à mobiliser la population autour de ces problématiques.
RFI
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