Me Mouhamed Tchassona-Traoré, le président national du Mouvement citoyen pour la démocratie et le développement (MCD) n’est pas homme à faire machine arrière. Dans une interview accordée à l’Agence de presse AfreePress, le natif de Sokodé a tenu à mettre les points sur les i et à faire savoir qu’en l’état actuel des choses, sa formation politique n’est plus membre de la coalition des 14 partis de l’opposition togolaise.
« Ce n’est pas moi qui ai pris sur moi de ne plus faire partie de la C14. C’est plutôt les membres des 13 partis qui ont pris sur eux de me fermer les portes et nous assumons toutes nos positions. Pourquoi vais-je envoyer une lettre de démission quand en aucun moment nous n’avons envoyé une lettre d’adhésion ? Il n’y a pas eu de mariage pourquoi aura-t-il de divorce constaté ? On est dans une situation qui s’apparente à du concubinage politique et malheureusement quand on est en concubinage, la séparation ne se constate pas », a-t-il opposé au président de l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI), Aimé Gogué Tchabouré qui estimait que le MCD était toujours considéré comme un parti membre de la coalition étant entendu qu’il n’avait pas envoyé au regroupement, une lettre de démission.
Voici l’intégralité de l’entretien.
AfreePress : Bonjour Me Mouhamed Tchassona-Traoré. L’année 2018 a pris fin et nous avons débuté une nouvelle année. Quels sont vos mots et souhaits à l’endroit des Togolais ?
Me Mouhamed Tchassona-Traoré : Merci de me donner l’opportunité de réagir en ce début d’année pour dire mes vœux les meilleurs pour d’abord les journalistes qui font l’actualité et à l’ensemble du peuple togolais qui tout au long de l’année, à souffert pour des revendications légitimes pour le meilleur de notre pays.
Et mes vœux vont à mes compatriotes qui sont aujourd’hui obligés de quitter le pays et d’ aller vivre à l’étranger. Ceux qui sont dans les hôpitaux et ceux qui sont dans les centres de détention. Toutes mes pensées vont vers l’ensemble de ces compatriotes. Je fais le vœu que rapidement cette crise qui a trop duré, puisse trouver un dénouement pour que tous les Togolais puissent devenir des citoyens œuvrant pour la construction de leur pays.
Sur le plan politique, le Togo a connu beaucoup de difficultés. Qu’est ce que vous pouvez souhaiter pour la nouvelle année, une année charnière qui ouvre sur une année électorale en 2020 ?
Nous souhaiterions que l’année 2019 puisse être consacrée à la résolution définitive de cette crise qui nous a divisés, qui nous a opposés, qui a plombé notre économie et qui a creusé davantage le fossé social.
Il y a une nouvelle Assemblée, nous n’allons pas épiloguer sur ce qui s’est passé. Les députés sont rentrés à l’Assemblée nationale. Tout ce que nous souhaitons est que UNIR puisse se retrouver face à sa propre responsabilité et de l’avenir de ce pays et qu’il puisse surprendre par rapport aux décisions qui seront prises et aux actions qui seront posées à tout point de vue afin que les Togolais puissent être surpris que cela vienne des rangs d’UNIR.
Vous avez parlé de concorde et de compréhension. Est-ce qu’on peut espérer que cette année 2019 voit le retour plus actif du MCD au sein de la C14 ou le divorce est totalement consommé ?
C’est vraiment pénible. J’ai regretté que mes amis aient pris mal ma démarche lorsque j’invitais les concitoyens à aller se faire recenser. Il y a eu des complications majeures avec des menaces de sanctions et le retrait de nos contacts sur les plates-formes de discussions de la coalition. Ce qui nous a de facto, mis en dehors de la coalition jusqu’à ce jour.
Mais nous, nous restons sereins. Nous sommes sûrs que c’était la bonne décision et si c’était à refaire, on le referait. Nous regardons désormais beaucoup plus vers l’avant. C’était une décision un peu difficile, nous ne voulons pas que cela arrive, mais c’est arrivé et nous l’assumons. Nous sommes un parti responsable qui veut le meilleur pour ce pays.
Est-ce qu’aujourd’hui il faut parler de C13 ou de C14 ?
De toutes les façons, vous avez écouté sur les radios que le MCD ne fait plus partie de la C14. Nous leur disons que nous n’avons pas envoyé une lettre de démission. C’était une réponse assez surprenante quand on se souvient de la façon dont la C14 est constituée. Et ce n’est pas moi qui ai pris sur moi de ne plus faire partir de la C14. C’est plutôt les membres des 13 partis qui ont pris sur eux de me fermer les portes de la C14 et nous assumons tous nos positions. Pourquoi vais-je envoyer une lettre de démission quand en aucun moment nous n’avons envoyé une lettre d’adhésion ? Il n’y a pas eu de mariage pourquoi aura-t-il de divorce ? On est dans une situation qui s’apparente à un concubinage politique et malheureusement quand on est en concubinage on ne constate pas la séparation par un acte. Nous ne recevons plus d’informations de la coalition puisqu’on nous a fermé la porte d’entrée. Peut-être dans l’avenir, on pourra se retrouver sous un autre format.
Interview réalisée par AfreePress.
Source : www.icilome.com