Alors que Jean-Pierre Fabre éprouve toutes les difficultés du monde pour rencontrer Faure Gnassingbé au sujet des réformes institutionnelles et constitutionnelles Gilchrist Olympio a eu le privilège d’avoir rencontré plus de quatre le Chef de l’Etat togolais en l’espace de deux semaines. M. Olympio qui avait déjà échangé plus de deux fois avec Faure Gnassingbé à l’occasion de la fête de l’indépendance du Togo, a été reçu au Palais de la présidence à l’arrivée du président ghanéen, Nana Akufo-Addo. Les deux chefs d’Etat vont par la suite se rendre au domicile de l’ex-opposant à Gnassingé Eyadèma. Me Jean Yaovi Dégli croit comprendre pourquoi ce mépris vis-à-vis de M. Fabre.
Reçu dimanche sur Pyramide FM, le président de ‘Bâtir le Togo’ estime que M. Fabre n’a pas la même aura que son ancien mentor Gilchrist Olympio qui a aidé Faure Gnassingbé à rester au pouvoir depuis 2005.
« Si Gilchrist Olympio avait gardé sa position en 2005, il aurait été difficile à Faure Gnassingbé de rester au pouvoir », dit Me Degli qui explique que le chef de l’Etat togolais retourne de temps en temps l’ascenseur à son partenaire, qui se considère d’ailleurs comme ‘The second man of the power’.
A cela, Me Degli ajoute le fait que Gilchrist Olympio connaisse tous les hommes politiques ghanéens pour avoir travaillé ou discuté avec eux à un moment donné de sa vie. Ce qui explique l’honneur fait à l’ancien opposant charismatique lors de la dernière visite de Nana Akufo-Addo qui coïncidait avec le 25ème anniversaire de l’attentat de Soudou.
L’ancien ministre de la transition rappelle que M. Olympio, même s’il ne représente plus rien aujourd’hui, a été tout à un moment donné de l’histoire du Togo. « A plus de 80%, il faisait les élections au Togo à l’époque », fait-il remarquer.
A l’opposée, Jean-Pierre Fabre incarne aujourd’hui l’opposition à Faure Gnassingbé, « fait beaucoup de bruit mais ne représente pas grand-chose», selon Me Degli qui estime que le régime togolais ne fonctionne que sur la base du rapport de force.
« Si le rapport de force est tel que Jean-Pierre Fabre peut mobiliser toute l’opposition derrière lui et une bonne partie de la population togolaise, Faure Gnassingbé se précipitera pour discuter avec lui… le régime se fout complètement de M. Fabre…», a-t-il indiqué.
Me Dégli fait remarquer que le Président de l’Alliance nationale pour le Changement a pratiquement écarté tous les autres opposants de lui et le fait de les écarter ne lui permet pas d’avoir l’envergure nécessaire dont il a besoin pour son leadership.
Pour le Président de Bâtir le Togo, il n’est pas bon pour le chef de file de l’opposition de continuer à travailler en vase-clos avec les partis politiques membres du Combat pour l’alternance politique en 2015 (CAP 2015). Mais travailler avec tous les partis majeurs de cette opposition.
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