Manifestation : Un journaliste passé à tabac, raconte ce qu’il a vécu

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Manifestation : Un journaliste passé à tabac, raconte ce qu’il a vécu

Le 2ème jour de manifestation de la coalition des partis politiques de l’opposition ne s’est pas terminé calmement comme le premier jour à Lomé. Après 22 heures, la horde de manifestants qui était en sit-in de la Colombe de paix jusqu’au carrefour Deckon ont été chassés à coups de gaz lacrymogènes.

Théophile Adanlété, un journaliste de la radio Victoire FM en reportage, a malheureusement été victime de la répression au niveau de Bè Gakpoto. Contacté par Global Actu, celui-ci a déclaré avoir été passé à tabac par six (6) ou sept (7) personnes en tenue civile, qui ont tendu un guet-apens à tous les passants.

«J’étais à la marche à 21 heures, je m’apprêtais à partir quand ça a commencé à gazer autour de 22 heures. Je me suis réfugié dans une maison et une heure trente pratiquement après, j’ai cherché à sortir du périmètre pour prendre ma moto que j’ai garée derrière la DCPJ. J’ai pris un zémidjan et on est passé à Akodesséwa pour déboucher sur Bè Gakpoto. Des gens en tenue civile, dans le noir, ont garé une voiture blanche à côté, ont sauté sur la moto qui me transportait et nous ont fait tomber. Et à l’aide des cordelettes de courant natté en main, ils nous ont bien frappés, le zémidjan et moi. Avant que je ne comprenne, ils frappaient tous ceux qui passaient. Peu importe qui tu es, tu as beau crier qui tu es, on te tabasse proprement », a-t-il lancé.

Selon lui, sa chance, c’est que quelques minutes après, d’autres personnes arrivaient. « On nous a dit avec des coups à l’appui, d’aller inhaler la fumée que dégageait un pneu brûlé et de ramasser des cailloux avec lesquels les manifestants ont voulu barrer la voie », a-t-il précisé tout en ajoutant que c’est là où il a eu le temps de s’enfuir.

Sur son chemin, il dit avoir conseillé à tous ceux qui venaient dans le sens contraire de rebrousser chemin. « Avant d’aller prendre ma moto là où je l’ai garée, il y avait toute une ceinture de forces de l’ordre qui était là et qui me disait qu’ils fêtaient leur anniversaire. Ils m’ont demandé d’où je sortais. Je me suis présenté et leur ai dit que je viens prendre ma moto. Ils ont hésité mais m’ont laissé après quelques minutes. C’est horrible », a-t-il relevé.

Théophile Adanlété dit ne pas comprendre pourquoi lorsque des gens veulent manifester, on leur rebat les oreilles que les forces de l’ordre vont encadrer la manifestation, histoire de permettre à d’autres qui n’ont pas l’intention de manifester, de vaquer librement à leurs occupations mais quand il s’agit de réprimer les manifestants, on ne fait plus de différence entre ceux qui manifestent et ceux qui ne le font pas.

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