La CEDEAO est disqualifiée pour parler de respect de la constitution au Mali. Décidément, ce syndicat des Chefs d’Etat a la mémoire courte. Qu’est-ce que la CEDEAO a fait sa propre constitution élaborée par l’expert Alioune Badara Fall qu’elle a recruté et payé dans le cadre de la résolution de la crise au Togo ?
Au lieu de commettre des médiateurs qui n’ont servi qu’à transporter des mallettes de la dictature pour une race d’opposants togolais, quitte à exiler les téméraires, si la CEDEAO avait été ferme dans la crise socio-politique togolaise, l’Afrique n’en serait pas là aujourd’hui.
En effet, si la CEDEAO n’a pas pu dire la vérité dans un cas de 4ème mandat à la place du père, ce n’est pas dans le cas du Mali qu’elle fera de miracle, mieux, si elle porte une vérité celle-ci reste frappée de discrédit.
Par extension, elle ne pourra non plus dire la vérité dans les cas de 3ème mandat en Côte d’Ivoire et en Guinée.
La Côte d’Ivoire et la Guinée doivent à leur tour refuser la Togolisation de leur pays. Ainsi, la CEDEAO appartiendra à l’histoire, mais du mauvais côté, bien sûr. Quant aux États, ils seront toujours là. Il faudra alors trouver une nouvelle formule pour l’Afrique de l’Ouest et pour l’Afrique, au nom de la souveraineté du continent tout entier. Tel on fait son lit, on s’y couche. Comme un charognard arrivé trop tard devant une charogne qui n’offre plus d’opportunités de festin, la CEDEAO vocifère une sadique compassion aux victimes maliennes. En désespoir de cause, la tristement célèbre Communauté Économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest marmonne un certain respect de la constitution. La constitution, la CEDEAO en connaît ?
Aujourd’hui, ces chefs d’état de petite conscience écrasent une larme de mécontentement de voir l’armée malienne fouler aux pieds les textes fondamentaux. Aussi longtemps que le Togo continue par mourir de la vilaine jurisprudence de la CEDEAO, ce syndicat des naufragés est mal placé pour parler du respect des textes constitutionnels ailleurs. Oui, l’armée malienne confirme la légende en disant non à la Togolisation d’une crise, l’armée malienne refuse d’être une bande de ‘’scoutiens’’ aux petits soins d’une famille, soit-elle Keita, car dans une Nation débout, les Keita peuvent se suivre sans se ressembler. Comme un pays cobaye de la région, le mauvais grain est semé au Togo en expérimentation, il vient de germer au Sahel. La hideuse expérience est concluante nonobstant les féticheurs de la CEDEAO.
Lomé, 19 août 2017, 19 Août 2020, 3 ans après le légendaire mouvement de contestation lancé de haute lutte par Tikpi Salifou Atchadam, que c’est plaisir de se réveiller avec le sentiment qu’il existe encore des pays africains gardés par une armée qui refuse de ressembler à la lâcheté. La mobilisation malienne fut largement en deçà de celle de 2017 au Togo, mais une armée pétrie du sens du devoir n’en demande pas plus pour se réveiller. Le Mali redémarre, pendant ce temps, la dictature togolaise traîne son lot d’incertitudes cachées derrière une crise sanitaire exploitée à juste moment. Comme un serpent pris par son propre venin, entre accidents, balles réelles, poisons, une mort suspecte continue sa danse macabre au sommet. La peur panique qui rongeait le citoyen ordinaire a changé de camp. Le prince et ses valets se ressemblent par une insomnie partagée. Le Togo n’e servira pas d’éternel laboratoire d’essais cliniques au regroupement communautaire, il n’a donc pas dit son dernier mot, pour la CEDEAO, ce n’est que le retour à l’ascenseur.
Abi-Alfa
Source : 27Avril.com