Malheur à ceux qui croient gouverner par la terreur, le fusil et les écus : Le manteau de la paix sous l’empire du crime, du viol, du vol, du faux

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Malheur à ceux qui croient gouverner par la terreur, le fusil et les écus : Le manteau de la paix sous l’empire du crime, du viol, du vol, du faux

« Soyez justes pour être habiles ». Ce principe de sincérité, de confiance et d’évolution de l’homme dans sa personnalité posé par CHATEAUBRIAND, dans ses Mémoires d’Outre-tombe, est le socle de la responsabilité, de la dignité humaine. Il est le parvis des valeurs à semer pour l’exemplarité aux fins d’instruire de jeunes âmes, les peuples, les républiques. Il constitue la charpente des édifices de la socialité, l’ascenseur des relations interpersonnelles, le trait d’union du vivre-ensemble, l’art et le code de la vie, la sève nourricière des nations, l’eau bénite de la pacification des peuples.

Une tyrannie dynastique n’a que faire de la justice. Elle frappe son style d’une ingéniosité morbide à produire des parodies, du faux, de la délinquance politique, des manœuvres terriblement scandaleuses avec une phagocytose de la raison, une érosion épouvantable du bon sens, une médiocrité étincelante de la morale politique, une éthique tondue, une facilité à produire des démentis oiseux, une promptitude aux représailles aveugles, une propension à la propagande, une foire au superflu fleurie d’un verbiage en feuilleton.

Dans les prés de ses massacres impunis, la tyrannie exhibe à profusion le droit, la justice, la légitime-défense. Elle décrète aisément des culpabilités ou en fabrique à la tête de ses victimes et à proportion des contrariétés élevées qu’elle ne supporte jamais. Elle est toujours la première à attaquer dans une logique du soupçon, la première à élever des charges contre ses victimes, encore et toujours la seule à récuser les arrêts et les sentences des tribunaux de compétences verticales.

Quand elle met la main sur un territoire, elle l’épuise d’une razzia accélérée. Elle a absolument besoin de la fortune pour sa survie. Elle transforme des cités en des loques pour mieux asservir ses citoyens. Elle se maintient par la force des armes, la corruption active, l’achat de consciences, la formation de miliciens, des relais de la répression fauve.

Toutes les tyrannies utilisent une technique de fragmentation sociale pour en puiser des pans d’accompagnement et de sécurisation de son règne. Elle fait danser un conglomérat de pauvres esprits, des nécessiteux, des consciences mortes et les transforme en un amas de muscles à qui elle demande des travaux mécaniques comme on en demande au cheval, à l’âne ou au bœuf. Elle pense obtenir le gain de la tranquillité qu’elle confond avec la paix civile qui, plutôt revêt d’un caractère largement républicain.

Les citoyens éternellement victimes d’exactions, privés de leurs droits les plus élémentaires, battus, piétinés, assassinés froidement, exclus massivement de la richesse de leur propre pays peuvent-ils se contenter de la soumission, fuir les appareils de répression sauvage parce qu’ils désirent la « paix » ?
Quel ordre social, quelle République bâtir avec des gouvernants-rapaces sans le moindre frémissement humain ?

1) Devoir de mémoire

Ceux qui n’ont cessé sur plus d’un demi-siècle de crier à tue-tête la paix n’ont que la main lourde à commettre principalement des crimes de sang et des crimes économiques.

La Conférence Nationale Souveraine a le grand mérite de laisser à la mémoire historique une cargaison de documentations fort irréfutables avec des qualités des personnes ressources et des témoignages ahurissants qui démasquent le visage de la paix sous GNASSINGBE, père dont le continuateur rectiligne n’est que l’enfant prodige en scandales, en viol, en transgression, en la rapine, en fraude électorale, en répression fauve, en crimes économiques, en pillage systématique des sociétés d’Etat.

Il y a un patrimoine mémoriel laissé aux Togolais par la dynastie aux drames multiples et variés particulièrement étendus en barbarie implacable, en délinquance effrénée sur plus de cinq décennies au nom de la paix, du creuset national. Les faiseurs de paix par le népotisme, la gabegie, le tribalisme, l’ « ethnicisme » ont une ingéniosité des artifices et des montages à fragmenter le pays en deux, clôturé d’une idéologie d’opposition pour en tirer meilleur bénéfice d’un soutien de proximité clanique, régionaliste, borné de privilèges administratifs, de gratifications autoritaires, de récompenses aisées, de recrutement ethnique dans l’armée et de positionnement aux postes de commandement avec des faire-valoir triés sur le volet dans les régions isolées pour un voile d’équilibre, une dentelle de la paix et de l’Unité nationale.

Les résultats de ce concept morbide de paix sont épouvantables et magistralement reconnus par le prince héritier lui-même qui n’a pas hésité à affirmer à la face des Togolais que la crème minoritaire-pilleuse affame les citoyens aux visages burinés de dure labeur. Ils sont dépossédés de tout par la lignée de promus de Dieu qui sont versés dans des jouissances dionysiennes à faire crever d’indigence les masses laborieuses méprisées, violentées, écrasées, massacrées, à la moindre aspiration exprimée pour desserrer l’étau du servage.

Ceux qui ont érigé un trompe-œil de Colombe de la paix sur la route de l’aéroport et qui en ont fait la preuve vénérée de la Concorde nationale ont des miliciens nourris, armés qui jamais ne tarissent d’actes crapuleux, de forfaits, de crimes aux heures de contrariétés orageuses ou de manifestations pacifiques de réclamations citoyennes. Ils sont disséminés sur tout le territoire ou convoyés çà et là pour semer des épines sur les routes des protestations citoyennes. Ils travaillent à l’ « unité » nationale, à protéger la paix dynastique par des armes à feu, des armes blanches, des cordelettes, des gourdins cloutés. Ils sont les maîtres de la Paix à Kara, la cité immaculée et pure qui ne peut être salie sous aucun prétexte par une conférence, un meeting un sit-in, un mot déplacé contre sa sainteté, le règne des GNASSINGBE. A Doumasséssé, dit quartier Adéwui , ils sont proprement identifiés par des images de la presse nationale en flagrant délit d’agression sur les militants du FRAC, une coalition de l’opposition, officiellement autorisée à organiser une marche de protestation. Au nom de la paix aucun d’entre eux n’est inquiété, jeté en prison pendant que ce régime se permet de violer des domiciles, d’infliger des punitions collectives à des maisonnées pour des faits de soupçon.

Les anges de la paix civile ordonnent des massacres à Sokodé, à Bafilo, à Mango, à Dapaong, des infanticides et tirent sur des vaches en soupçon de rébellion contre le pouvoir. Les étoiles de la paix sont dans l’ivresse du crime au Togo pour sauver un régime de la panique et des fébrilités monstrueuses. La prison de l’esprit est dans la paix par le sang. Ce surréalisme politique est naturellement le fossoyeur infaillible de la dynastie crépusculaire contre laquelle se livre une furie populaire et audacieuse qui porte l’épée de sa libération. MONTESQUIEU a raison de marteler dans ses Pensées : « Les princes sont des bêtes qui ne sont pas attachées » Ce sont les peuples eux-mêmes qui les mettent dans un brancard pour redonner un itinéraire historique à une république en rebut

2) Justice et Paix

Une justice édulcorée est déformée, travestie et trahie. Ainsi, elle ne pose aucune balise pour la paix. Quand elle est pure, elle ne souffre pas de propagande. Le tintamarre sur la paix sans les exigences de la justice est un crime, parce qu’il s’agit d’une mauvaise conscience sur un enjeu capital de coexistence livrée à l’implosion. L’impunité glorieuse, les transgressions autoritaires, les crimes de masse voilés, les crimes économiques, les récompenses imméritées, les falsifications éhontées, le militantisme barbare des miliciens proprement couverts, des infanticides répétés, l’achat de consciences, la diffusion des mythes orduriers, les expéditions punitives , les vengeances aveugles exercées comme des remparts à un pouvoir qui cherche la paix et la célèbre partout dans la rue l’exposent en une foire aux bouffonneries et au superflu.

La paix ne se construit jamais sur des ruines morales, éthiques et juridiques. La culture de l’absurde participe de la raison détraquée. Une fois que la raison se corrompt dans des combinaisons oiseuses, elle conduit aux drames les plus terrifiants pour l’homme, les républiques, pour l’humanité

Les palais aux festins de pieuvres qui s’abreuvent du sang des peuples et qui se proclament artisans de la paix se moquent d’eux-mêmes, parce qu’ils répandent le dégoût et la révolte qui leur offrent précocement une sépulture indécente.

Ceux qui font la ronde autour du Rpt/Unir en soutien à sa politique de paix et de concorde civile sont à proprement parler des miséreux de la bassesse et du bon sens. Quel frémissement humain ont-ils de relever des infanticides récurrents, des crimes sans nom, des viols de la personne humaine dont le régime de leur champion est quotidiennement coupable ? Même l’estomac tendu en gamelle d’aumône ne digère pas n’importe quoi. La honte est non seulement un principe d’éducation, mais un précieux fondement de la personnalité en ce qu’elle imprime un sursaut à l’honneur, à l’auto correction, à la responsabilité.

Le monde a horreur des badigeons grotesques, des réputations efflanquées, squelettiques, moralement tondues et politiquement ravinées. Il y a une misère conceptuelle quand on choisit de défendre l’injustice, le faux, le crime, les brimades de tous genres pour soutenir la paix. Cette vérité semble être défendue dans La Physiologie du goût d’Anthelme BRILLAT-SAVARIN l’lorsqu’il écrit : « Les animaux se repaissent ; l’homme mange ; l’homme d’esprit seul sait manger ». Le manifeste du surréalisme politique veut que l’on perde la dignité de vivre pour une caution intéressée à la déshumanisation de la gouvernance. La justice donne le substrat à la gouvernance ; elle crée les conditions pour parvenir à la paix civile. Blanchir de sa force des criminels invétérés et les mafieux dans des manœuvres de paix n’est qu’un engagement trop pauvre et diagonalement insensé dans une voie sans issue. Il est des puérilités de propagande auxquelles le sens de l’humain-patron nous défend de nous y associer au risque de tomber dans la pénombre de l’histoire pour sortir de la marche du monde. Franklin ROOSVELT, le grand politique américain, cerveau du New Deal nous met sur la véritable voie de la paix en déclarant : « Gouverner, c’est maintenir les balances de la justice égales pour tous ». C’est la seule condition de restaurer la Concorde civile, la paix.

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