Lutte contre la corruption : Et si le Togo prenait l’exemple sur son voisin Ghana

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Lundi, le président ghanéen Nana Akufo-Addo a éjecté de son Exécutif, le secrétaire d’Etat au ministère des Finances visé par des accusations de corruption dans un documentaire sur l’exploitation illégale d’or.

Il s’agit de Charles Adu Boahen. L’homme limogé avec effet immédiat serait impliqué dans une affaire de corruption révélée par le journaliste d’investigation Aremeyaw Anas dans un documentaire sur l’exploitation illégale de l’or.

Selon le documentaire, le sieur Charles Boahen aurait réclamé, au nom du vice-président ghanéen, près de 200 000 $ à des investisseurs voulant mener des activités dans le secteur de l’or. Peu avant l’annonce du limogeage du principal accusé, le vice-président Mahamudu Bawumia a démenti avoir été à l’origine d’une telle pratique, ce qui laisse supposer que Boahen aurait en réalité agi pour son propre compte.

« Après avoir été mis au courant des allégations formulées à l’encontre du secrétaire d’Etat au ministère des Finances dans le documentaire “Galamsey Economy”, le Président a eu une discussion avec M. Adu Boahen, à la suite de laquelle il a pris la décision de mettre fin à sa nomination et de transférer l’affaire au procureur spécial pour des enquêtes supplémentaires », peut-on lire dans le communiqué de la présidence ghanéenne.

Et si Faure prenait l’exemple sur son ami Addo

Cette décision responsable du président ghanéen face à ce cas de corruption relevé par la presse est largement saluée sur la toile. « Nous aurions souhaité voir notre président prendre de telle décision ici au Togo pour décourager cette minorité qui pille le pays, mais hélas », a lâché, avec un profond regret, un acteur de la société civile togolaise.

En effet, le Togo est l’un des pays de la sous-région où la corruption et le détournement des fonds publics sont érigés en système de gouvernance. Le phénomène est récurrent dans le pays.

Le Togo est cité dans plusieurs dossiers de scandales financiers internationaux et nationaux. On se souvient tous du « Wacem Gate » et du « Pétrole-Gate » révélés par le journal L’Alternative. Mais jamais, le chef de l’Etat n’a levé le petit doigt pour sanctionner les auteurs de ces crimes financiers. Ils obtiennent plutôt une promotion.

« Soupçonné de corruption, le ministre ghanéen des Finances est limogé. Au Togo, même quand des faits de corruption sont confirmés par l’Inspection Générale des Finances, les ministres et hauts cadres mis en cause ne sont pas inquiétés. L’impunité encourage la corruption », a dénoncé l’opposant Nathaniel Olympio dans un Tweet.

Le désormais ex-ministre ghanéen chargé des Finances serait dans le gouvernement togolais et il ne s’inquiètera de rien. Tellement l’impunité est promue aux Togo que les actes de corruption et de détournement des deniers publics sont devenus si banales.

Le comble, c’est que l’institution mise en place par le pouvoir pour lutter contre ce phénomène n’existe que de nom, incapable d’attraper les plus gros poissons tapis dans l’ombre qui troublent, depuis les profondeurs insoupçonnées, les eaux de l’économie togolaise.

Ainsi va le Togo!

Source : icilome.com