L’étouffement était quasi total, à tous égards dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19 dans notre pays. Vote sur vote de l’État d’urgence, obligation systématique du pass vaccinal avant d’avoir accès à tout bâtiment administratif, arrêt sur pratiquement deux ans, des activités culturelles et sportives, fermeture périodique des lieux de culte, interdiction sans conditions de tout regroupement ou manifestation publique…
La liste est longue et les togolais en ont vu de toutes les couleurs à travers des multiples et répétitives mesures restrictives prises par nos gouvernants sous le prétexte de la lutte contre un virus dont le taux de létalité est si faible, infime sinon insignifiant.
Malgré les cris de détresse, les dénonciations, les avertissements sur les risques d’ébranlement des fondamentaux de la société togolaise et des effets induits sur le vivre ensemble, rien n’y fut fait.
Il a donc fallu que les pays européens, principaux concernés par cette pandémie et principales victimes des contaminations, commencent à tout libéraliser depuis des semaines, pour qu’enfin nos dirigeants se résolvent à lever légèrement le pied sur un certain nombre de mesures ayant servi d’embargo sur la liberté de circulation et de regroupement des citoyens.
Ainsi mardi, le gouvernement a rendu public un communiqué au travers du quel, il note avec intérêt le recul drastique des cas de contaminations de ce virus et annonce la levée de certaines mesures.
Réouverture des lieux de culte et reprise des activités sportives et culturelles, à compter de ce mardi 22 février 2022, voilà l’heureuse nouvelle qui a été servie au peuple togolais par ses vaillants dirigeants.
Évidemment l’on ne pouvait pas demander mieux surtout que cette question de Covid-19 qui a mis en transe les autorités togolaises, a commencé à appartenir progressivement à l’histoire dès lors que beaucoup de pays en Europe, ont décidé de tout relâcher et de laisser leur peuple reprendre une vie normale.
Si l’on doit tout de même s’inquiéter que l’État d’urgence sanitaire est toujours en vigueur dans notre pays, il est opportun de saluer le début de démantèlement de ces mesures fortes qui pèsent inopportunément sur les citoyens depuis plus de deux ans.
Qu’à cela ne tienne, il s’avère important aussi de rappeler que
La culture est le soubassement à partir duquel, tout peuple est censé assumer son identité et se fait une place dans le concert des nations.
Le fait pour nos dirigeants d’avoir mis ‘ toutes les activités y afférentes en berne, était forcément une erreur qui porte un coup à l’identité même du peuple, le déstructure et le maintient dans une forme d’impasse par rapport à ses repères identitaires.
Mais en sus de tout ceci, les mesures restrictives ont causé tant de torts aux citoyens, qu’elles ont participé à accroitre substantiellement la précarité, la pauvreté et l’assèchement des ressources financières dans le pays au point où un net sentiment de démobilisation des citoyens autour des idéaux fédérateurs s’observe sans effort.
Chacun vit comme il peut ou même comme il veut, car ne pouvant plus compter sur l’appui ou le secours d’autrui en cas de nécessité, il se sent presque laissé pour compte même si de haut l’État a fait l’effort, par moment, d’initier des formes d’assistances dont l’impact sur le vécu quotidien des citoyens est malheureusement très limité.
L’on se souviendra à cet effet, des transferts monétaires en tout début de la pandémie, de la prise en charge par l’État des tranches sociales sur les factures d’eau et d’électricité, le renoncement par l’État aux frais d’inscription aussi bien examens qu’au collège et lycée des établissements publics ainsi que quelques allègement dans les conditions de payement des taxes fiscales etc.
Mais les citoyens ayant été pour l’essentiel confinés dans une forme de bulle alimentée au quotidien par des messages inquiétants ayant créé une forme déplorable de psychose et peur permanente, n’étaient plus en état mental requis pour entreprendre des activités convenables pour assurer leur survie.
Ceci est d’autant plus vrai que le citoyen, pour être en mesure de contribuer efficacement à la création de la richesse nationale, a besoin d’un minimum d’équilibre, de sérénité et de paix intérieure lui permettant de donner le meilleur de lui-même dans chacune de ses initiatives ou charges qui lui sont dévolues.
Mais l’entretien permanent d’une communication d’État non rassurant a engendré un peur du lendemain qui à son tour, à contraint les citoyens à la rétention de leurs maigres ressources dans leurs poches en vue de se garantir le lendemain. Ce faisant, l’argent ne circule plus et les prix des produits de premières nécessite ont flambée de partout, démunissant gravement les citoyens déjà impuissants, de leur faible pouvoir d’achat.
Il importe par conséquent pour les gouvernant, au-delà de la levée progressive des restrictions, d’envisager des mesures fortes qui vont redonner confiance au peuple togolais et le déterminent à l’action.
Sans cela, l’État fera d’éternels efforts qui ne laisseront guère d’impact efficient dans le vécu des citoyens et le rêve de construction d’une nation forte risque de prendre davantage de retard évidemment très compromettant pour la vie sociale et pour le rendement des dirigeants eux-mêmes.
Luc Abaki
Source : icilome.com