Le phénomène de la prostitution à Lomé se repend du
centre-ville aux quartiers périphériques où les bars pullulent de plus
en plus. Certaines de ces buvettes ont même développé des astuces, avec
au cœur du jeu, les petites filles.
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Comme dans la plupart des capitales africaines, Lomé n’échappe pas à
la prostitution infantile. Racolage dans les rues, les hôtels ou les
bars etc. Selon les services officiels, 27.000 prostituées travaillent
dans le grand Lomé ; 31% d’entre elles ont moins de 18 ans.
Elles abondent dans le quartier Amoutivé. A côté, Décon est réputé
pour être le site favori des filles mineures baptisées « Dévissimé » (le
marché des enfants, en mina). Ailleurs, l’on a identifié les abords de
l’hôtel Ibis Lomé-Centre, Bè-Kpota, Agbadahonou, le voisinage du collège
St Joseph, Gbossimé, Adéwi-Doumassessé. Et plus loin, la Raffinerie,
dans la zone portuaire.
Ces filles, du fait de leurs milieux sociaux de provenance, tombent
facilement dans ce fléau social. Une fois dans la rue, elles sont «
prises en charge » par des souteneurs ou protecteurs qui les exploitent.
Des réseaux qui, grâce à leurs complices, contrôlent tous les faits et
gestes de ces enfants et leur soutirent leurs gains. Une autre facette
de ce fléau que nos investigations nous ont permis de découvrir.
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En effet, pour attirer des clients, certains propriétaires de bars
n’hésitent pas à faire appel aux filles de joie. Et les astuces ne
manquent pas.
Des propriétaires de bars complices !
A en croire certaines sources, Lomé et ses environs comptent plus
2500 bars. Et pour survivre dans « cette nouvelle industrie d’alcool,
drogue et sexe» en vogue dans la capitale, il faut se démarquer. Tous
les moyens sont donc bons pour appâter les clients. « Ici, les filles
viennent en nombre. Tout le monde trouve celle de son choix », affirme
Marcel, rencontré dimanche dernier « dans son bar préféré », situé sur
le Boulevard Félix Houphouët Boigny. Dans les environs du bar en
question, les petites filles remarquables par leurs silhouettes et leurs
visages infantiles abondent.
Pour attirer ces jeunes filles dont en raffolent certains clients,
les gérants de bars leurs offrent des réductions conséquentes sur la
bière et certains privilèges. « Si elles sont deux, et veulent acheter
la bière, le bar leur offre une bouteille gratuitement. Elles profitent
également des chichas- une pipe à eau utilisée pour fumer du tabac-sans
rien payer », confie Passo, ancien gérant d’un bar sur cette voie. Mais
contrairement aux affirmations de notre interlocuteur, ce n’est pas
tout.
En effet, dans les arrières cours de certains bars, les propriétaires
aménagent des locaux discrets « pour permettre aux clients de se
détendre s’ils le désirent », indique une source bien introduite dans le
reseau. Mais en réalité, c’est dans ces petits locaux où parfois des
nattes sont disposées à même le sol que les prostituées et leurs clients
se livrent aux parties de jambes en l’air. « Une fois sur place, la
fille perçoit non seulement l’argent de la passe mais aussi les frais de
la chambre. Ce qui n’est pas le cas habituellement. Ainsi, elles se
font plus d’argent. Elles versent une contribution pour l’entretien des
lieux. C’est tout », explique notre source.
Toujours selon cette source, certains propriétaires de bars ou les
gérants font partie intégrantes des réseaux de proxénètes. Les deux
parties gagnent dans l’affaire. Ces bars, avec plus d’affluence,
tournent en plein régime tandis que les proxénètes se font plus
d’argent. « Vous allez même constater que souvent à proximité de ces
bars, il y a des vendeurs de cannabis. Ces filles ont un penchant très
prononcé pour l’alcool et la drogue. Les responsables des bars le savent
très bien mais ferment les yeux. C’est le business », ajoute-t-il
désemparé.
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Depuis quelques années, pour endiguer ce fléau, les autorités ont
initié des rafles répétées sur les sites de prostitution des jeunes
filles mineures dans la capitale togolaise. Mais, visiblement ces
opérations n’ont pas donné les résultats attendus. Certains officiels
reconnaissent d’ailleurs que les rafles n’ont pas prévu de mesures
d’accompagnement de nature à retirer définitivement ces mineures de la
rue et les réintégrer dans une vie normale. En plus, elles n’ont guère
inquiété ni les clients, ni les proxénètes.
Source : Fraternité
Source : Togoweb.net