Le plateau d’œuf devient de plus en plus rare sur le marché national et pour les grossistes, c’est une première fois depuis plus de 20 ans qu’ils traversent une situation si délicate.
La rareté de la denrée induit l’inflation des prix dans les points de vente. Le plateau d’œuf qui entre temps, était à 1500F est à 2200F, celui de 2200F, négocié aujourd’hui à 2600 voire 2700F.
Dit autrement, l’unité de l’œuf de 50F revient à 100F et ceux qui vendaient 3 pour 250F ont porté les prix à 300F, voire plus à certains endroits.
“Le problème n’est pas à notre niveau, c’est depuis les fermes d’approvisionnement. Les prix ont flambé dans les fermes et l’impact se fait ressentir sur toute la chaîne”, confie Ama Viko, vendeur d’œuf à Lomé.
Selon les principaux acteurs, deux raisons justifient cette situation. Il s’agit du retard dans l’approvisionnement des poussins pour cause de la fermeture des frontières (mesures barrière face au covid19) et la flambée du prix du maïs sur le marché (impacte sur la provenderie).
“Je suis dans la production des œufs il y a pratiquement plus de 20 ans et il faut dire que cette année est une année exceptionnelle. Le Togo n’a pas de parentaux et tous les poussins et œufs à couver sont importés de l’extérieur. Avec Covid19, aucun avion ne venait et donc depuis février-mars, aucun poussin n’est rentré au pays,” fait savoir Dr. Kossi Mabalo, promoteur d’une ferme.
“Et c’est partir du mois d’Octobre qu’on a eu une petite ouverture. Malheureusement, la grippe aviaire a surgi, ce qui a impacté fortement la filière”, poursuit Dr Mabalo.
Emile Alaba, éleveur note pour sa part que, les perturbations climatiques lors de la dernière saison agricole a fortement impacté sur le rendement, notamment le maïs.
“Le prix du maïs a augmenté sur le marché, ce qui explique aussi une flambée des prix au niveau des provendes. De 1600F le plateau d’œufs dans les fermes, ce prix se négocie à ce jour entre 2200F et 2500F”, souligne M. Alaba.
Réduire l’extrême dépendance
La dépendance du Togo vis-à-vis de l’extérieur dans l’importation des poussins et des parentaux a été un coup fatal pour la filière dès lors que les frontières aériennes ont été fermées pour cause de covid19.
“Depuis février 2020, aucun éleveur n’a pu importer le poussin et c’est vers fin octobre qu’on a pu faire venir quelques poussins. Les éleveurs ont été obligés de vendre lors des fêtes mais il n’y a pas la relève,” décrit Sinko Banakinao, Président de l’Interprofession Avicole du Togo (CIFA-TOGO)
Tirant les leçons de la situation, les acteurs proposent de développer l’élevage des parentaux au Togo ; améliorer et multiplier les couvoirs.
“Si nous dépendons fortement de l’extérieur et qu’il y a un petit souci avec ces partenaires, nous serons immédiatement impactés,” relèvent –ils.
De plus, le manque de parentaux pour avoir à disposition et à quantité suffisante des œufs à couver reste un défi à relever pour redynamiser la filière. Les pouvoirs publics et les acteurs peuvent donner le rythme pour réduire la dépendance.
En attendant, lorsque vous faites un tour dans une cafète, demandez toujours le prix de l’œuf avant la commande. Cela permet de limiter les incompréhensions observées ces jours-ci dans ces petits coins de restauration entre clients et vendeurs.
Agriditale
Source : Togoweb.net