Depuis 48 heures, les populations de GBAMAKOPÉ à DJAGBLÉ sont en
proie à une répression policière. En cause un litige foncier qui oppose
des habitants du village à des prétendus propriétaires qui réclament la
paternité des terrains du village.
Une donation qui devient un problème
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Comme cela se passait dans nos villages et contrées dans le temps, les
terrains se vendaient rarement car ils sont souvent donnés par les
propriétaires terriens pour offrir l’hospitalité à leurs hôtes. Ainsi
les terrains du village de GBAMAKOPÉ appartiennent à la collectivité
GBAMA qui, dans un geste de fraternité avait offert au grand-père de
WOYO des hectares de terrain pour qu’il puisse se trouver un toit et
pouvoir cultiver la terre afin de subvenir à ses besoins et à ceux de
ses progénitures.
Le sieur WOYO avait aussi un ami qui voudrait
s’installer à ses côtés. Il fit venir KPASSRA à qui il gratifia de 5
hectares des terres qui lui ont été cédées par les GBAMA et ceci au
moment où il voulait tenter une aventure à l’étranger. Aussitôt WOYO
parti, KPASSRA prit soin de borner les terres s’appropriant ainsi la
paternité après le décès de son bienfaiteur.
Un peu confuses les
explications ? Je résume. Les parents GBAMA offrent l’hospitalité à WOYO
en lui donnant des terrains d’habitation et de culture. Ce dernier à
son tour prend sous sa protection son ami KPASSRA à qui il donne une
parcelle, soit 5 hectares de terrain. À la mort de WOYO, KPASSRA prit
soin de borner le terrain à son nom en chassant les enfants de WOYO.
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Un bienfait mal récompensé
Les patriarches GBAMA étant décédés de même que WOYO, KPASSRA qui
semble-t-il à l’époque était le seul lettré après avoir borné le
terrain, affirme plus tard aux descendants des GBAMA qu’il avait dû
acheter toutes les terres de la collectivité, soit un total de 360
hectares. Ce qui en clair signifie qu’il usurpe des terres qui lui
avaient été gracieusement confiées par le truchement de WOYO. Fait
bizarre, les KPASSRA qui se réclament propriétaires de tout le village
sont incapables de présenter un acte de vente desdites parcelles.
Par ailleurs de faux titres fonciers circulent attribuant les parcelles
aux KPASSRA, ce que contestent les GBAMA. C’est dans cet imbroglio
judiciaire, puisque la justice a été saisie mais n’a pas encore tranché
selon certaines sources, que les KPASSRA ont entamé des travaux de
démolition des maisons appartenant aux GBAMA. Ce qui était la goutte
d’eau de trop qui a mis le feu au village.
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Ainsi, des forces de
l’ordre ont été appelées à aller maintenir l’ordre dans le village. Et
comme nos brutes forces de l’ordre ne font jamais dans la dentelle elles
ont passé à tabac les villageois et en les gazant. Ceux-ci en retour
ont répondu par des jets de pierres.
Le Préfet de Zio ETSE Kodjo
Kadévi est incapable de trancher cette affaire de même que la justice.
Il appartient aux autorités d’appeler les deux collectivités pour rendre
justice. Car on ne pourra pas comprendre que des gens dans une
méchanceté et égoïsme, fassent partir tout un village pour s’en
approprier le titre foncier.
Source : Togoweb.net