L’indignation de « Nubueke » à travers le boulevard Jean-Paul II

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Il ne s’agit pas seulement pour ces dizaines de jeunes, membres du mouvement NUBUEKE, de courir pour brûler les graisses. La mobilisation et la détermination dont ils ont fait montre ce matin, témoigne de l’urgence que constitue cette situation que vivent les riverains du boulevard Jean-Paul II en particulier, et le tronçon Lomé-Vogan-Anfoin en général.

Un jogging spécial ce samedi matin pour dénoncer l’état de cette route qui souffre de la malversation financière, de deals mafieux entre entreprises BTP et certains membres du gouvernement, bref, de la mauvaise gouvernance. NUBUEKE a réussi son pari.

Dans des t-shirts à l’effigie du mouvement, de bidons vides qui servent de tam-tam et des gongs à la main, le tout formant une musique typique qui rythme la cadence de ce jogging, les membres de NUBUEKE ont crié leur indignation du carrefour Novissi jusqu’au bas-fond du Collège Saint-Joseph.

Deux arrêts importants ont marqué ce jogging spécial. L’un au niveau de la direction de l’Agetur, une entreprise de BTP spécialisée dans la construction des routes dont le siège se trouve sur ce boulevard. Le but, c’est d’interpeller les responsables sur la situation de la route.

Le carrefour de l’Econof marque le second arrêt. Là, l’état de la route est tel qu’il est presque impossible de traverser les rails sans des manœuvres qui se révèlent souvent périlleuses, surtout en période de pluie. « C’est l’état déplorable de la voie et surtout la souffrance des riverains qui nous ont interpellés. C’est notre manière de venir compatir à la souffrance des riverains et appeler nos autorités à palier dans les plus brefs délais à cette souffrance », a indiqué Enos Tchalla, président du mouvement NUBUEKE.

Et d’ajouter : « Cette voie ne mène pas qu’à Kégué. Elle va jusqu’à Vogan et Anfoin. Il faut que le gouvernement entende la voix des riverains, leurs cris de détresse. La voie a débuté depuis 2015. Les boutiques qui sont sur la voix sont restées toujours fermées. Ce sont les emplois qui se perdent. Connaissant la situation économique du pays, il faut dire que c’est un coup dur. Comme des citoyens, nous nous sommes dit qu’il ne faut plus rester dans nos quatre murs. Il faut sortir pour crier haut notre indignation ».

Les membres de NUBUEKE ont vraiment crié ce samedi matin. « Mido moa na mi looo » (langue du Sud du Togo qui veut dire « construisez-nous la route ! »). Et c’était sous les regards des riverains qui appréciaient l’initiative, puisqu’ils en sont les premières victimes.

« Cela fait banalement 2 ans que l’entreprise CECO BTP est venue retourner la route, creuser des caniveaux. Ils ont dit qu’ils veulent faire une nouvelle route. Mais jusqu’alors, on ne voit rien. C’est la poussière que nous humons tous les jours. nous sommes tout le temps inondés, surtout en ces périodes de pluies, parce que toute l’eau de Hédzranawé vient s’arrêter devant nos maisons », a déploré Khalid Abdel, un riverain.

I.K

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