Entre Mohamed Eshtawi et les extrémistes de la ville de Misrata rien n’allait plus depuis un bon moment en raison de désaccords sur plusieurs dossiers sensibles. Par exemple, les extrémistes du conseil de la Choura et du conseil militaire de la ville ne voyaient pas d’un bon œil les rencontres tenues sous l’égide du Caire entre officiers de l’armée nationale de Misrata et leurs collègues de Benghazi. Le maire, lui, était, au contraire, fortement impliqué pour la réussite de ces rencontres.
Autre sujet de discorde : le dossier des réfugiés de Taourga, ville voisine de Misrata, et dont les habitants sont réfugiés et interdit de retour chez eux depuis 2011. Ils étaient alors sympathisants de Kadhafi. Récemment, un accord a été signé entre le maire de la ville et l’ONU pour le retour de ces réfugiés, chose qui n’a pas plu aux extrémistes.
Une figure de l’unité nationale
Au vu de ces divergences, le chroniqueur libyen Ali Wahida considère cet assassinat comme étant un « règlement de compte ». De son côté, la journaliste libyenne Afaf Gueblaoui y voit « une volonté de barrer la route à cet élu avant les prochaines élections prévues en 2018, tout en faisant peur aux autres potentiels candidats ».
Mohamed Eshtawi avait été élu en 2014 et avait refusé de démissionner de son poste sous pression. Il était une figure libyenne qui défendait l’unité nationale. Aujourd’hui, un membre du conseil a dénoncé « la liquidation des opposants à Misrata ». Quant au porte-parole du conseil municipal, Osama Badi, il précise que le conseil « possède des éléments qui pourront conduire les enquêteurs aux criminels », sans plus de précisions.
Source : www.cameroonweb.com