Togo-enfants migrants : »nos cris ne parviennent pas aux décideurs »

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Togo-enfants migrants :

La communauté internationale célèbre ce lundi la journée mondiale des migrants. Selon les chiffres, un enfant sur 45 est en mobilité dans le monde et un enfant sur 5 l’est en Afrique

Le phénomène n’est pas inconnu du Togo. On peut citer les cas concrets de Dévissimé à Deckon, un lieu où des filles d’âge compris entre 12 et 14 ans qui n’ont nulle part où aller, sont versées dans la prostitution. Il y a aussi le cas patent des gares routières dans les quartiers comme Adidogomé, Akodesséwa et Agbalépédo où des enfants sont soumis à des exploitations économiques.

Grâce au travail fait par les organisations de défense des droits de l’enfant au Togo, certains de ces enfants ont repris le chemin de l’école et quatre (4) sont actuellement étudiants à l’Université de Lomé. Cinquante de ces filles qui n’ont eu d’autre choix que la prostitution, ont été sauvées mais quatre (4) d’entre elles ont contracté le Sida et en sont mortes.

Depuis avril 2017, l’ONG Terre des hommes (Tdh) et ses partenaires, avec la bénédiction financière de l’Union européenne (UE), mettent en œuvre le projet de protection des enfants migrants le long du corridor Abidjan-Lagos (CORAL). Il concerne cinq (5) pays, à savoir la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin et le Nigeria.

A l’occasion de cette journée mondiale, une table ronde a réuni plusieurs acteurs du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Niger et du Togo ce lundi à Lomé sur les défis en matière de politiques publiques sectorielles de coopération inter-Etats pour la protection des enfants concernés par la mobilité en Afrique de l’ouest. La rencontre a connu la présence de la cheffe de délégation Golfe de Guinée de Tdh, Patricia Elisabeth Pierre.

« Ce projet intervient dans un contexte marqué au plan national et régional par une augmentation des migrations et des déplacements des enfants et de leurs familles entraînant de surcroît une plus grande exposition de ces derniers à la violation de leurs droits », a marqué Mme Pierre.

Elle s’est également réjouie de l’adoption du projet du cadre stratégique pour le renforcement des systèmes nationaux de protection de l’enfant en vue de prévenir et répondre aux violences, abus et exploitations des enfants en Afrique de l’ouest.

Elle a lancé une invitation aux cinq (5) pays membres de la CEDEAO concernés par le projet CORAL afin qu’ils alignent leurs politiques publiques sectorielles sur ce cadre stratégique de protection de l’enfant.

Deux (2) panels de cinq (5) communications suivis de débats ont meublé les échanges entre les participants au nombre desquels plusieurs journalistes. La situation des enfants concernés par la mobilité en Afrique de l’ouest et les réponses apportées par Tdh pour accompagnées les enfants concernés par la mobilité ont été présentées. Les échanges ont également concerné les grandes orientations du cadre stratégique de la CEDEAO.

A la fin des échanges, des enfants et des jeunes concernés par la mobilité ont délivré un message au gouvernement togolais. « Notre pays a ratifié tous les instruments interdisant la discrimination, même notre constitution l’a énoncé. Mais fort malheureusement, notre groupe cible vit dans la discrimination, dans l’ignorance par les politiques publiques et les stratégies nationales. Bref, nos cris ne parviennent pas aux décideurs », a lancé le porte-parole de ces enfants.

Pour rappel, la mobilité des enfants s’entend des déplacements d’enfants entre différents espaces géographiques et sociaux ainsi que les expériences vécues au cours de ces déplacements.

Source : www.icilome.com