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En conférence de presse hier vendredi, la coalition 14 partis de l’opposition a exprimé sa satisfaction suite à la libération des deux Imams de Sokodé et Bafilo.
Les leaders de l’opposition exigent, néanmoins, davantage d’action d’apaisement de la part du gouvernement à travers la libération des autres détenues et une véritable levée d’état de siège des villes Sokodé, Bafilo et Mango.
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Concernant les initiatives pour un dialogue avec le pouvoir, même si elle reste disponible, l’opposition réclame plus de conditions favorables.
Lire l’intégralité de la déclaration :
Déclaration liminaire
La Coalition des Forces Démocratiques a pris connaissance de la déclaration rendue publique par le gouvernement à l’occasion de sa rencontre du jeudi 7 Décembre 2017 avec la presse nationale et internationale et tient à faire part des observations ci-après :
1) S’agissant des mesures d’apaisement, la Coalition prend acte des intentions affichées par le gouvernement. Aucune nouvelle mesure concrète n’ayant été prise au moment de ces annonces, la Coalition restera attentive aux actes tangibles qui seront posés. Pour le moment, la Coalition des Forces Démocratiques vient d’apprendre la libération des deux Imams de Sokodé et Bafilo. Elle s’en félicite et espère que toutes les autres personnes dont elle a exigé la libération, notamment, les autres détenus suite aux manifestations, les membres de l’Association NUBUEKE ainsi que les détenus dans les affaires des incendies des marchés, recouvreront très vite la liberté
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En ce qui concerne le retour à une vie normale dans les trois localités de Sokodé, Bafilo et Mango, la tenue des manifestations nationales de la semaine prochaine dans lesdites villes, sera un élément important d’évaluation de la bonne foi du gouvernement
2) La Coalition tient à faire part de son étonnement face à l’intention exprimée par le gouvernement d’adresser des invitations aux principaux représentants des partis politiques afin, dit-il, « de les convier à des consultations visant à recueillir leurs suggestions concernant le format et les modalités du dialogue ». Nous estimons que le régime qui inclut le Chef de l’Etat, le gouvernement et le parti RPT-UNIR au pouvoir, est l’un des deux protagonistes de la crise et ne peut par conséquent, s’ériger en juge alors qu’il est partie.
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3) C’est le lieu d’interpeller l’opinion publique nationale et internationale sur le cheminement qui a conduit au processus de négociation auquel fait allusion le gouvernement et dont il s’évertue à tort, à s’arroger aujourd’hui la paternité et le contrôle. En effet, c’est à l’issue d’une rencontre des Chefs d’Etat de la sous-région le 24 octobre 2017 à Niamey que le Président ghanéen, son Excellence Monsieur Nana Akufo-Addo a été chargé par ses pairs, d’initier une médiation en vue d’une sortie de la crise togolaise par la voie de la négociation, ce qui signifie en clair, le rejet de la voie du référendum choisie par le gouvernement et qui ne pouvait que conduire à l’impasse et à l’exacerbation des tensions politiques déjà très fortes dans le pays.
Il convient de rappeler qu’entretemps, au nom de l’Union Africaine, Son Excellence le Président Alpha Condé, président en exercice de l’organisation continentale, a lui aussi initié une médiation destinée à obtenir la mise en œuvre des mesures d’apaisement en vue de créer un climat propice à des négociations sereines. La Coalition a constamment œuvré de bonne foi pour un heureux aboutissement de ces deux médiations. C’est ainsi que, à sa demande, la coalition a transmis à la médiation ghanéenne ses propositions sur le cadre et l’agenda des négociations, la Coalition a également fait part à la médiation guinéenne de ses préoccupations en ce qui concerne les mesures d’apaisement.
Elle a suggéré la mise sur pied d’un Comité préparatoire regroupant trois membres de chaque camp en présence de la médiation ghanéenne. Ce Comité préparatoire, dont le principe a été accepté par les deux parties, devait se réunir dès que les mesures d’apaisement auront été mises en œuvre par le gouvernement. La délégation ghanéenne revenue à Lomé le 27 Novembre 2017 pour le démarrage des travaux, a dû constater la non effectivité des mesures d’apaisement. La déclaration du gouvernement sur le dialogue semble remettre en cause le chemin déjà parcouru par la médiation ghanéenne. La Coalition s’en étonne.
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4) Le gouvernement va vite en besogne en estimant que « toutes les conditions sont aujourd’hui réunies pour permettre le démarrage du dialogue » alors que les mesures d’apaisement annoncées lors de la conférence de presse ne sont qu’à leur début d’exécution. Il y a lieu de s’interroger sur la réelle volonté du régime à négocier avec la Coalition pour trouver des solutions en vue de sortir durablement le pays de la crise.
La Coalition tient à réaffirmer solennellement sa ferme disponibilité à poursuivre la préparation des négociations dans le cadre de la double médiation guinéenne pour les mesures d’apaisement et ghanéenne pour les discussions proprement dites.
La Coalition tient à réitérer toute sa gratitude à tous les Chefs d’Etat de la sous-région pour leur implication dans la résolution pacifique de la crise qui secoue notre pays. Elle tient à remercier tout particulièrement les Présidents Alpha CONDE de la République de Guinée, Président en exercice de l’Union africaine, et Nana AKUFO-ADDO, Président de la République du Ghana, pour leurs efforts de médiation en vue de la tenue des négociations entre les protagonistes de la crise togolaise pour l’instauration d’une vie démocratique normale au Togo.
La lutte populaire est invincible !
Fait à Lomé le 08 Décembre 2017
Source : www.togoweb.net