Dans un langage diplomatique bien aiguisé, David Gilmour, au cours d’une réception à Lomé, invite le régime de Faure Gnassingbé à opérer les réformes tant attendues par tous. Sans tarder, Gilbert Bawara remet le disque raillé assorti du mot de passe «sous l’impulsion du chef de l’Etat», en réponse au diplomate américain.
C’était bien entendu au cours d’une cérémonie commémorative du 241ème anniversaire de l’indépendance du pays de l’oncle Sam, organisée à Lomé par l’ambassadeur David Gilmour.
Ce fut l’occasion pour le diplomate de parler des relations entre la première puissance du monde et le Togo, et d’encourager les Togolais à décrisper le climat socio-politique, afin d’attirer davantage d’investisseurs au bonheur des projets de développement.
Les Etats-Unis encouragent le Togo à continuer les réformes politiques et constitutionnelles, de décentralisation ainsi que l’organisation des élections locales et législatives en 2018 et continuent d’encourager le Togo à opérer des réformes pour se qualifier au programme Compact du Millenium Challenge Corporation (MCC). Cela permettra d’attirer des investissements beaucoup plus importants que ceux d’aujourd’hui, a-t-il dit dans son mot pour l’occasion.
Ce discours très diplomatique, compris par tous, aura encore fait réagir Gilbert Bawara qui a remis le vieux disque : « Conscient de la nécessité pour tous les Togolais de s’unir pour bâtir ensemble un Etat de droit juste et prospère pour tous, le gouvernement, sous l’impulsion du chef de l’Etat, s’attèle à mettre en œuvre diverses actions, notamment par le biais du Haut-commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN) afin de contribuer à l’instauration d’un climat social et politique apaisé et d’affermir le climat de réconciliation nationale». Du « déjà entendu » donc.
Depuis 2005 donc 12 ans, c’est la chanson sur laquelle UNIR et ses plus fidèles militants dansent à satiété et sans répit pendant que le pays sombre sous la dictature implacable. Les infrastructures sociales (écoles, hôpitaux) sont dans un état piteux. Le pays a contracté une dette colossale, fruit de la mauvaise gouvernance décriée par tous.
La question des réformes et de la décentralisation a mis à nue le régime UNIR. Tantôt, Faure Gnassingbé et ses collaborateurs parlent de consensus, tantôt on les voit imposer des décisions sans aucune concession devant l’opposition.
Les alertes de la société civile et de la communauté internationale donnent dans les oreilles de sourds. Un véritable micmac de la part du régime Faure Gnassingbé qui plonge le pays dans une impasse socio-politique.
A. Lemou
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