Les populations de Noudokopé et de Gbétsiogbé refusent d’être « des aliénés mentaux » du préfet Agbotsè

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Le 23 Juillet 2019 déjà, ils étaient face à la presse pour faire entendre leur voix sur ce qui a court dans leur localité Noudokopé et Gbétsiogbé. Hier mardi 27 Août 2019, soit à 48 heures de l’échéance de la mise en demeure d’auto-démolition et déguerpissement adressée par le préfet du Golfe Komla Agbotsè aux populations de Noudokopé et de Gbétsiogbé en bordure de la mer à l’Est du Port Autonome de Lomé, ces populations de ces deux localités ont fait à nouveau entendre leur voix dans ce dossier où l’autorité entend les voir vider leurs terrains achetés près des Anthony et ceci sans dédommagement aucun. Pour ces dernières, procéder à une telle démolition de leurs propres maisons reviendrait à se passer pour des aliénés mentaux. Mieux, elles renvoient le préfet du Golfe, qui lors d’une rencontre quelques semaines plus tôt les a traité, selon leurs dires, sans ménagement, et la SAZOF à se lancer dans la recherche de ceux qui sont venus prendre leur argent, somme estimée à 140 millions de F cfa…

Voici la déclaration liminaire de cette rencontre avec la.presse où plusieurs éclaircissements sur les tenants et les aboutissants de cette affaire ont été exposés…

DÉCLARATION DES HÉRITIERS ANTHONY KOTOKOU, DES POPULATIONS ET DES ACQUÉREURS DES VILLAGES DE GBETSOGBE ET DE NOUDOKOPE

La situation à laquelle nous sommes confrontées ces dernières années, relève d’emblée d’une injustice sociale que nous tenons une fois encore à exposer aux yeux de l’opinion nationale et internationale.

En effet, les légitimes ayant droits du terrain au coeur de cette situation dont le titre foncier No 673 de 1935, ne sauraient marchander l’authenticité de l’acte que nous détenons de notre géniteur. Le 23 juillet dernier, lors de la conférence de presse ici même, de concert avec les populations des dits villages, nous héritiers, avons martelé sans langue de bois la réalité des faits pour prouver le droit de propriété sur ledit domaine de 16 hectares.

Après cette conférence de presse, nous avons été reçu de manière peu courtoise par le préfet du Golfe en présence de ses collaborateurs. Au cours des échanges, on a l’impression d’avoir deux états au Togo :

1_ État Togolais et port Autonome de Lomé

2_ État Togolais et la SAZOF

Pour ceux qui connaissent l’emplacement du nouveau port de péche inauguré le 25 avril 2019, nous vous avouons qu’une dizaine de lots issus du titre foncier no 673 a été pris par le Port et les acquéreurs indemnisés avec le prix d’achat en valeur actuelle et les maisons ont été évaluées par le premier Etat Togolais avec le Port autonome de Lomé dans une justice effective.

Pourquoi le deuxième état Togolais avec SAZOF dont le préfet du Golfe devient l’avocat défenseur dictatorial nous demande de démolir nous mêmes nos habitations issues de même titre foncier et dans le cas contraire, il va nous faire déguerpir le 29 août prochain ? Comment le préfet pense nous rendre des aliénés mentaux pour que nous mêmes puissions démolir nos propres habitations pour aller vers des destinations inconnues ? Le préfet parle des arrêtés de 1962 jusqu’à 1972 et 1974 comme zone d’utilité publique et confiée à Sazof en 1998, alors pourquoi le Port autonome de Lomé a-t-il indemnisés la famille ANTHONY KOTOKOU pour la partie obtenue par le Port de pêche issue du même titre ? Pourquoi la Sazof refuse-t-elle d’indemniser le reste du domaine dont elle se réclame propriétaire alors que les gens y vivent pendant des années même avant 1998 ?

En rappel, les domaines de CIMAO, STE et ONAF appartiennent à la famille ANTHONY KOTOKOU dont le titre foncier est le no 674. Ce domaine de 89 hectares a été objet d’une indemnisation effective et ce titre à été retiré contre une décharge dont les copies sont toujours là. Il ne faut donc pas que le préfet du Golfe et ses collaborateurs confondent les deux titres, les 673 et 674, qui sont bien différents. Si le titre foncier 673 a été indemnisé, pourquoi le titre n’a pas été retiré contre une décharge comme le 674 ?

Nous sommes tous surpris que le préfet et ses collaborateurs se trompent à exhiber des reçus attribués nommément à des individus qui n’ont rien à faire avec la succession ANTHONY KOTOKOU dont Quashie Efoua Toutouvi, ANTHONY Komivi qui seraient les vendeurs et Akakpovi Yaovi dit Nouvela Star qui serait l’acquéreur.

Comme conclusion à tirer, il convient de dire qu’au Togo, les faux propriétaires et les faux acquéreurs ne sont jamais inquiétés et il convient de rappeler au préfet du Golfe que ces individus ne peuvent être jamais des héritiers ni des mandataires de la famille ANTHONY KOTOKOU. Nous rappelons que dans le temps, ces 3 personnes ont été poursuivies par la justice Togolaise au moment où procureur de la République d’alors et la suite personne ne l’a connue.

Si le préfet estime que la famille ANTHONY KOTOKOU a été indemnisée, ce qui est faux, alors pourquoi le reste des habitants de Gbetsogbe et de Noudokope n’étant pas concernés par le titre 673, sont aussi mis en demeure ? Que cherchent au juste le préfet et ses collaborateurs dans cette affaire ? Déjà, le CMS de la localité a été démoli et aujourd’hui nous recevons les soins dans des conteneurs alors qu’il y avait de la place pour des infrastructures. Que vont ils faire des 3 établissements scolaires qui sont dans nos localités ? Monsieur le Préfet, un peu de l’humanisme dans votre position !

Le préfet du Golfe et la SAZOF doivent chercher ailleurs les auteurs qui auraient pris les 140 millions en question et les poursuivre si possible. L’heure de la vérité a sonné, raison pour laquelle, nous demandons très humblement à la Commission Nationale des Droits de l’homme de faire la lumière sur cette affaire. Aussi, attendons nous une réponse de la lettre d’audience que nous avons envoyé au Président de la République pour toutes fins utiles. Nous, populations, mandataires et acquéreurs, tenons à remercier profondément le Mouvement Martin Luther King pour son soutien indéfectible à notre cause depuis les premiers jours jusqu’à présent et cela exige de nous un acte de reconnaissance.

Ont signé :

Les mandataires, les acquéreurs et les habitants

1. ANTHONY KOTOKOU kokou

2. ANTHONY Kodjo Djifan

3. ANTHONY Kossi Nougloze

Source : telegramme228.com