Les cérémonies de purification du Togo seraient-elles un compromis entre prêtres traditionnels, chefs et autorités, et le peuple au cœur de ce processus de réconciliation oublié ? Visiblement oui puisque, la population qui a fait le déplacement ce jeudi sur les berges de la lagune de Bè n’a pas caché ses réserves quant à cette cérémonie de purification.
C’est sous le regard de la population de Bè que libations et sacrifices ont été faits pour la purification du Togo. A la fin de cette purification plusieurs ont manifesté leur désapprobation quant à cette cérémonie. Les lieux qui rappellent les violences subies par les populations ont été oblitérés. La garantie de non répétition ne convainc pas également.
« Cette cérémonie doit être faite dans des lieux où le sang a été versé. Il est vrai qu’ils ont tué plusieurs personnes dans cette lagune. Mais ils devraient commencer par conjurer le mauvais sort depuis les lieux où Sylvanus Olympio a été fusillé à l’Ambassade d’Allemagne. Mais s’ils ignorent ces lieux pour venir ici, je pense que ces sacrifices sont vains », dit Ayaovi, un natif de Bè venu assister à ces cérémonies.
Et Djiwonou, un autre d’ajouter : « Moi en tant que togolais, je ne me retrouve pas dans ce qu’ils sont en train de faire. Ce dont le Togolais a besoin, ce sont les réformes qui pourront un tant soit peu décrisper l’atmosphère politique et sociale avant de parler de réconciliation. Une autre alternative serait que ces actuels dirigeants démissionnent. Ne plus les voir aux commandes serait un soulagement ».
Selon les prêtres traditionnels, des cérémonies ont eu lieu dans divers endroits avant l’apothéose ce jeudi. Même si c’est le cas, les populations hésitent quant à la garantie de la non-répétition.
« Faure Gnassingbé est-il sûr que si aujourd’hui, il y a élection, des Togolais ne mourront-ils pas ? Les tueries ne vont plus continuer ? Si oui nous serons de cœur avec eux, le cas contraire, la paix est menacée dans ce pays. Quand le chef de l’Etat lui-même ne s’ouvre pas pour demander pardon au peuple, cela donne à réfléchir », s’est indigné Mensah.
M E
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