Les conditions socio-économiques chassent les jeunes !

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« La recherche a révélé que les principaux facteurs de départ de ces travailleurs migrants togolais se rapportent à leurs perspectives par rapport aux conditions socio-économiques dans leur pays d’origine, et de leur communauté locale », résume l’ONG Visions Solidaires Togo au sujet d’un rapport rendu public, et qui décrit le phénomène de migration des jeunes togolais vers des pays qui, dans des conditions normales, n’auraient rien à démontrer au petit Togo de 56 600Km², nanti des gisements de phosphates d’extrême qualité, de clinker, de marbre, du fer, de la bauxite, d’un super port en eaux profondes, surtout d’un peuple très travailleur mais malheureusement d’un régime qui végète dans ses propres turpitudes depuis 50 années.

Le document de 44 pages a été un travail de longues années qui a mobilisé toute les équipes de l’ONG Visions solidaires, de sorte à révéler les causes, le déroulement et les conséquences de la fuite des jeunes togolais vers d’autres pays, à la recherche du mieux-être. Un des rédacteurs écrit en introduction :

« L’écho des difficultés vécues par les travailleurs migrants togolais au Moyen-Orient me parvint au détour d’un voyage au printemps 2011. Me rendant en Belgique, via la Royal Air Maroc, j’eus le plaisir de voyager en compagnie de deux jeunes femmes se rendant au Liban. Notre arrivée en retard à Casablanca les confondit car elles avaient raté la correspondance vers Beyrouth. Elles voyageaient pour la première fois en avion et ne savaient pas comment faire pour continuer leur trajet. Je pris donc la responsabilité de les conduire au desk de transfert, malgré le risque de rater ma correspondance vers Bruxelles.

Après m’être assuré qu’elles embarqueraient dans le vol qui partait le lendemain pour Beyrouth et des dispositions prises par la compagnie pour leur hébergement et leur restauration, je leur laissais mes coordonnées téléphoniques pour qu’elles puissent me joindre en cas de souci. Commencèrent alors trois longues années de correspondance téléphonique. Les jeunes femmes n’hésitaient pas à m’appeler périodiquement pour me raconter leurs aventures et mésaventures. Bien heureusement, elles avaient des employés avec lesquels elles s’entendaient tant bien que mal, ce qui n’était pas le cas d’autres travailleuses domestiques dont elles me racontaient également les déboires. Des années d’investissement pour la défense des travailleurs migrants au Togo et du droit à la mobilité des africains, ont conduit à ce que ce sujet devienne tout aussi prioritaire au sein de notre structure. L’écho des trafics de travailleurs migrants togolais vers l’Afrique centrale et les drames liés aux naufrages des bateaux convoyant des migrants vers le Gabon sont venus renforcer notre engagement dans ce domaine

La recherche a révélé que les principaux facteurs de départ de ces travailleurs migrants togolais se rapportent à leurs perspectives par rapport aux conditions socio-économiques dans leur pays d’origine, et de leur communauté locale. Les travailleurs migrants se rendant au Moyen-Orient et en Afrique centrale sont recrutés par des personnes travaillant de manière illégale au nom des agences d’emploi situées dans les pays de destination. Dès leur arrivée dans leur pays de destination, les travailleurs migrants togolais sont confrontés à des conditions de travail difficiles, souvent combinées ou exacerbées par l’incapacité des employeurs de respecter leurs droits fondamentaux. Pour ceux qui reviennent de ces pays, les défis de réintégration au Togo ont amené plusieurs d’entre eux à repartir.« 

Un travail qui ne conforte pas les chiffres rocambolesques fréquemment pondus par le régime et les institutions de breton Wood, s’évertuant à faire croire à un hypothétique changement dans la situation économique du pays. Les uns arguant une baisse du chômage jusqu’à un taux de 4% et les autres, des prévisions de croissance dans l’ordre des 5% et plus.

Quand un Togolais arrive à monter une petite PME, on le brandit comme un trophée de de guerre, pendant que des milliers d’autres sortent diplômés et voient l’horizon sombre, d’où la ruée vers des pays du Moyen-Orient (Liban, Koweit, Arabie Saoudite).

A. Lemou

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