Quand on prête quelque attention au courrier de Payadowa BOUKPESSI, ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des collectivités locales suite à la requête du Conseil épiscopal Justice et Paix qui ne demande qu’à observer la Présidentielle de février 2020, on se rend compte que des affabulations et des dénigrements pleuvent de l’imaginaire du ministre au podium de l’arbitraire contre l’Eglise Catholique. Elle a aussi une fonction sociale, civique qu’on ne peut lui dénier pour des prétextes légers. Elle est une puissance tranquille intellectuellement, socialement, diplomatiquement avec d’énormes tentacules psycho-sociales.
L’Eglise Catholique sort rarement ses griffes contre l’autorité. Mais, elle est capable de répondre aux provocations franchement malveillantes. Ses répliques vont très loin, parce qu’elle a un auditoire autant éclaté qu’organisé dans toutes les sphères.
La sortie de la Conférence des Evêques du Togo prend de haut le médiocre argumentaire de BOUKPESSI et démontre les petitesses sonores d’un homme rasé d’élégance, imbu d’arrogance primaire. Pour peu que l’on maîtrise la langue française, on décrypte la claque d’une sévérité appropriée, bien appliquée qui donne un tourbillon à l’esprit malin qui croit que la force brute suffit à l’autorité pour s’imposer en transgresseur impénitent.
BOUKPESSI doit se sentir vu dans ses abîmes langagiers et dans ses ténèbres argumentaires, parce qu’il est exposé à la communauté planétaire par la Conférence des Evêques du Togo (CET) au même titre que le régime noirci à la fraude, à l’usurpation et à la perversité. L’état d’esprit du pouvoir est également traduit dans ce choc de volée des Evêques dont on peut inférer que l’élection apaisée n’a pour conditions de la transparence, la justice, l’équité.
Le code électoral interdit-il aux citoyens de s’organiser pour une surveillance électorale?
Exige-t-il la déclaration de provenance des moyens des citoyens qui se décident à surveiller le bon déroulement des élections?
Où résident la faute et les irrégularités du conseil épiscopal Justice et Paix?
Le soleil de vérité des Evêques n’expose-t-il pas davantage le régime d’usurpation qui ne peut pas accepter l’équité et la transparence électorale?
1) Les cinq fautes de BOUKPESSI
a) Faute historique
Le Conseil épiscopal Justice et Paix recouvre une dimension nationale et requiert une légitimité nettement écrasante qui ne peut se comparer à l’identité minoritaire d’un régime d’usurpation qui, franchement, demeure dans un ghetto d’agitation contre l’organe épiscopal.
Ce conseil épiscopal Justice et Paix n’est pas à son premier acte de surveillance de la Présidentielle. Il n’a jamais été mêlé à des actes inciviques. On ne lui connaît pas une rupture avec le code électoral, les directives et prescriptions constitutionnelles.
D’où l’accusation décrétée de partialité est une fébrilité argumentaire qui résonne par-delà nos frontières et sonne partout dans le monde l’alerte d’un verrouillage électoral pour un scrutin à huis-clos, loin des chiens de garde dont les voleurs ne supportent pas les aboiements. Toute la communauté catholique planétaire formule un jugement absolument négatif sur le régime togolais des cascadeurs aux abîmes du bon sens.
b) Faute juridique
Les bases juridiques qui ont motivé le rejet de la demande du Conseil épiscopal Justice et Paix sont parfaitement inexistantes. Le code électoral n’a jamais interdit à la communauté nationale de s’organiser à travers des initiatives indépendantes du pouvoir aux fins d’observer le déroulement du scrutin présidentiel.
Ni le code électoral, ni la Constitution togolaise n’ont inscrit dans leurs exigences les sources du financement des organes désireux de superviser les élections dans notre pays avant un quelconque quitus du gouvernement.
Pour conséquence, Payadowa BOUKPESSI est en situation de hors-la-loi dans ce dossier sur le contentieux avec le Conseil épiscopal. Ses absurdités argumentaires sont « a-juridiques » et le plongent dans une résidence des horreurs. Comme le souligne Charles BAUDELAIRE dans Lola de Valence : « Les charmes de l’horreur n’enivrent que les brutes ».
c) Faute morale
On ne peut pas, dans une ritournelle à la criée sur les médias, proclamer en permanence la transparence de la présidentielle du 22 février 2020 et se couvrir de tous les soupçons de fraude en tombant avec fracas dans des monstruosités, des faussetés et de la délinquance électorale. BOUKPESSI conforte la position du CAR qui a tôt fait de quitter la CENI pour raison d’opacité et de cirque de crédibilité. L’acte politique qui se débarrasse de la morale ouvre tous les horizons à la tragédie. C’est pourquoi NAPOLEON 1er, dans son Discours de Lyon en 1791 disait : « La morale politique est le complément naturel de toutes les lois ; elle est à elle seule tout le code ».
d) Faute éthique
Ceux qui viennent de l’étranger pour se mêler au sermon de la transparence électorale du régime et qui sont taxés de marchands électoraux en caquetant une élection apaisée au Togo ne sont pas plus concernés par le scrutin que les Togolais eux-mêmes. Ils ne peuvent pas être prioritaires dans l’observation au détriment des nationaux. Les organes nationaux d’accompagnement de la transparence ont tous leur place et les récuser est une absurdité évidente. Ceux qui servent la nation togolaise en premier lieu, ce sont les Togolais eux-mêmes. Charles BAUDELAIRE souligne dans ses Curiosités esthétiques : « Nul n’a osé plus que lui dans l’absurde possible »
e) Faute conceptuelle de l’autorité
BOUKPESSI pense que l’autoritarisme fait l’autorité. Seul l’acte de notoriété et d’exemplarité impose l’acceptation de l’autorité et sa défense. Les révérences que suscite l’autorité émanent de sa droiture et de son équité. Le mérite est au bout de l’intelligence de l’action et de la grande âme qui conditionne le choix de l’autorité.
Le zèle gratuit est trop souvent dans la carence conceptuelle de l’autorité et dans la faiblesse des hommes qui cherchent désespérément à se donner une contenance introuvable par des actes détraqués, des incartades inutiles dans le but de se faire remarquer. Le brigandage autoritaire vient des insuffisances multiformes et d’un ensemble complexuel qui déterminent l’individu à se réfugier dans une fausse identité comme un paravent d’engagement. Cet homme est à tout moment trahi par ses médiocrités insoutenables.
La conférence des Evêques du Togo, dans sa force tranquille, a botté loin le nombriliste ombrageux, ses choix primaires et capricieux. Pour qui comprend bien français, les mots de la CET sont forts, adroits, incisifs, dévastateurs, même dans leur finesse. BOUKPESSI s’est mesuré aux hommes qui lui font avaler des couleuvres « Les événements sont plus grands que le savent les hommes », nous l’apprend François GUIZOT, dans ses Essais sur l’histoire de France.
2) Le grand soufflet de tourbillon
Glissements langagiers, expression heurtée et heurtante, dérives verbales, incivilités récurrentes, provocations inutiles, condescendance à peine soignée, excentricités ridicules, pourritures d’interprétation de la loi, zèle noir, voilà les lots intarissables que charrient les sorties de BOUKPESSI.
Aucune élégance administrative et civile, aucune teinture de finesse qui élèvent le serviteur de l’Etat. Les partis de l’opposition et la société civile en lutte pour l’Etat de droit et l’alternance politique au Togo sont toujours sous ses mâchoires d’enclume des proies à broyer.
Mais, l’Eglise catholique, elle, est d’une autre carapace et ne peut être assimilée aux poussins. Elle est une puissance institutionnelle hautement protégée et diplomatiquement tentaculaire. Cette citadelle est aussi un foisonnement des gens d’esprit, formés dans la rigueur. Ils savent donner des coups aux imposteurs. La sûreté du verbe de la Conférence des Evêques du Togo, les éclats d’élégance alignée dans l’argumentaire référencié, le style châtié constituent une école pour tous les brouillons de la terre et tous ceux qui ont un style chancelant avec l’illusion de parler français.
Le modèle « John BRI » ne fait pas trembler l’Eglise. Elle se reconnaît dans sa force et dans la taille de ses hommes. Elle sait aussi que ce sont les hommes sans valeurs qui ne savent pas reconnaître la valeur dans les autres et les œuvres qui protègent le genre humain. Quand la CET hausse le ton pour dire : « C’est une insulte » d’accuser l’Eglise, de mépriser le Conseil épiscopal Justice et Paix, elle relève l’ignorance crue de celui qui abuse de son petit fauteuil pour vouloir écraser l’Eglise, son initiative au service de la Justice et de la Paix.
La réponse de la CET sur les ondes des chaînes internationale couvre de honte BOUKPESSI et son gouvernement aux pratiques ombrageuses. L’amateurisme politique au cumul des sorties hasardeuses aligne des fautes qui incitent les bonnes consciences à s’interroger sur le cursus de ces ouvriers politiques.
La honte n’est pas singulièrement la conscience du mal que nous faisons, elle est surtout la conscience du mal qu’on nous fait. Nous avons assez honte de l’image que nos ouvriers politiques donnent de notre pays. Ceux qui ne croient pas à nos élections sont bien servis, bien confortés dans leurs doutes. ALAIN, dans Le Politique disait à juste titre : « Le pouvoir absolu rend fou ».
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Source : icilome.com