12 hectares, c’est la contenance des terres que le gouvernement concèderait à l’EAMAU (l’Ecole africaine des métiers de l’architecture et de l’urbanisme) pour la construction de son siège. Seulement que cette concession se fait dans un domaine qui est l’objet de litige entre l’Etat togolais et les populations de Massouhouin, Kélégouvi et Atchanvé. D’où une colère rouge de ces dernières qui avaient projeté ce mardi matin une manifestation pour dénoncer ce qui peut l’être et espérer un rétropédalage. C’est du moins ce que renseignait ce jour le MMLK (Mouvement Martin Luther King) de Pasteur Edoh Komi.
Voici un communiqué de ce mouvement sur la question…
MMLK / MANIFESTATIONS DES POPULATIONS DE MASSOUHOIN ET DE KELEGOUVI CE 13 AOÛT 2019 DERRIÈRE LE STADE DE KEGUE À PARTIR DE 9H POUR PROTESTER CONTRE L’OCTROI DE 12 HECTARES À L’EAMAU DANS LEUR DOMAINE…
QUEL SORT FOUDROYÉ ET INDÉSIRABLE DES POPULATIONS DE BÉ PROPRIÉTAIRE DES TERRES CONFISQUÉES PAR L’ÉTAT TOGOLAIS SANS COMPENSATION NI INDEMNITÉS ?
Les populations de Massouhoin, de Kelegouvi et d’Atchanti sont en colère et refusent d’être étrangers sur leur propre terre. Pour cause les 12 hectares octroyés par le gouvernement à L’EAMAU pour la construction de son siège dans le domaine, objet de litige entre l’État et ses populations, sont vigoureusement contestés… Elles ont décidé de manifester leur ras-le-bol une fois encore pour attirer l’attention des dirigeants de la nécessité de leur restituer leurs droits. Mais une question s’impose :
LE PRÉSIDENT FAURE GNASSINGBÉ EST-IL RÉELLEMENT AU COURANT OU INFORMÉ DE TOUTES CES INJUSTICES SOCIALES ?
En effet, les populations de Bé, reconnues propriétaires et seigneurs de terres à Lomé, sont victimes d’expropriation forcée et musclée par l’Etat Togolais il y a bientôt un Demi-siècle. Privées des centaines d’hectares, elles sont obligées de vivre en parasite et en dépendance des autres sans droit de propriété finalement.
La zone Nord -Est de la ville de Lomé est le domaine effectivement sous tutelle de l’Etat dont une partie encore aujourd’hui vide en principe, devrait revenir aux populations comme soulagement. Mais peine perdue, toutes les démarches même les acquis administratifs pouvant dégeler cette partie en faveur des victimes, sont mises en cause effritant ainsi leur espoir de vie.
Tous les occupants quoiqu’ils soient sur leur héritage, n’ont jamais connu de paix et de sérénité luttant en permanence et au quotidien avec les forces de sécurité et de défense toujours en mission de saccage et de démolition des habitations de circonstances. En vérité, ce domaine est souvent transformé en champ de gaz lacrymogènes, de brimades et d’actes irrépréhensibles de tout genre sur ces populations.
En violation permanente de leurs droits, les gradeurs et autres engins lourds sont utilisés et mis à profit soit pour détruire leurs cultures comme récemment ce fut le cas, soit pour démolir les dortoirs et les menacer de représailles et d’emprisonnement.
Elles sont simplement humiliées, marginalisées et opprimées voire déshumanisées
Alors que leurs terres sont cultivées par les militaires pourtant fonctionnaires d’Etat, nous assistons à un acharnement contre les propriétaires qui n’en ont pas droit. Quels crimes les populations de BÉ ont-elles commis depuis belle lurette pour mériter ce sort foudroyé et indésirable ? Quel remède faut-il préconiser à ces populations qui ont trop souffert ? Et la réconciliation, la cohésion, le vivre ensemble sur fond de paix et de stabilité sociale vont-ils rester un vain mot de la part des premières autorités de ce pays ?
Le Mouvement Martin Luther King soucieux du sort de ces populations éprouvées par des années d’injustices sociales, demande aux autorités Togolaises dont le Chef de l’État à tourner leur cœur vers ces autochtones dans la disposition de règlement durable de ce litige.
À quoi serviraient le PND et des axes dans ces degrés exponentiels des injustices sociales au Togo ?
Lomé, le 13 août 2019
MMLK / La voix des sans voix
N.B : Photo archive
Source : telegramme228.com