L’affaire Satchivi qui s’est soldée par la condamnation à 36 mois de prison ferme dont 12 mois de sursis contre l’activiste, suscite encore de l’indignation, surtout chez les avocats. Le collège d’avocats était devant la presse ce mercredi 23 janvier pour dénoncer l’instrumentalisation de la justice togolaise par le pouvoir publique à travers le thème. « La justice pénale togolaise, un frein et un obstacle réel à l’avènement de l’Etat de droit et de la démocratie au Togo », ont déclaré ces avocats.
L’objectif de cette conférence selon le collège d’avocats, est d’attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur le sujet et aussi appeler la justice togolaise à affirmer son indépendance vis-à-vis du pouvoir en place.
Cela fait un moment que beaucoup d’acteurs s’interrogent sur l’autonomie de la justice togolaise. Pour certains, elle obéit au doigt au et à l’œil des locataires de Lomé II. Bref, la justice pénale est aux bottes de ces dernières. Pour Me Celestin Agbogan, la justice sert de règlement de compte à ceux qui sont ciblés comme étant des adversaires politiques.
« Cette conférence de presse a pour objectif d’attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur le phénomène qui se passe dans notre pays et qui consiste à utiliser la justice pour régler des comptes à des personnes que nous pouvons appeler des adversaires politiques ou des leaders d’opinions », a-t-il déclaré.
Le porte-parole du mouvement « En aucun cas » Foly Satchivi avait été interpelé le 22 août dernier, sans aucun mandat par les forces de la police judiciaire alors qu’il s’apprêtait à donner une conférence de presse. Troubles aggravés à l’ordre public, provocation et apologie de crimes et de délits, tels étaient les charges portées publiquement contre lui. La Première Chambre correctionnelle du Tribunal de Première Instance a reconnu coupable l’accusé en le condamnant à 36 mois d’emprisonnement dont 12 avec sursis. Pour Me Agbogan, les faits qui sont reprochés à Satchivi ne sont pas avérés pour manque de preuves.
« Pour des faits qui lui sont reprochés, et qui dans la réalité ne sont pas avérés parce que ceux qui poursuivaient ont eu du mal à rapporter la preuve de leur allégation et donc on n’a pu asseoir aucun élément de preuve pour démontrer que M. Foly Satchivi est coupable de troubles aggravés à l’ordre publique ou de provocation et apologie de crimes et de délits », a-t-il dénoncé.
Plus loin, il affirme qu’ils ont constaté que depuis un certain moment, il y a un problème au niveau de la justice togolaise qui est instrumentalisée par le pouvoir publique. Et qu’à chaque fois qu’il y a un citoyen qui dérange, on essaie de passer par la justice togolaise pour le caser, dit-il.
Me Celestin Agbogan a ensuite fait le lien entre le cas de Satchivi et d’autres cas qui ont connu presque la même procédure par le passé, notamment le procès de Kpatcha Gnassingbé, le cas d’Olivier Amah, les responsables du mouvement NUBUEKE, Assiba johnson, et certains manifestants qui sont toujours en détention.
Pour le président de la LTDH, il y a des faits qu’ils ne peuvent pas dénoncer au prétoire, mais qui peuvent être dit auprès des medias pour attirer l’attention de la justice afin d’éveiller leur conscience pour qu’elle affirme son indépendance.
« Nous voulons dénoncer ces faits qui sont grave pour notre pays et attirer l’attention de l’opinion publique et les acteurs de la justice également pour qu’ils prennent également conscience de la situation et pour que cette justice puisse affirmer son indépendance et à rendre des décisions saines », a-t-il laissé entendre.
Nicolas
Source : www.icilome.com