Au Togo, l’État a décidé de récupérer ses impôts et par tous les moyens. Depuis deux ans, vidéos, dessins humoristiques et publicités font la promotion de l’impôt.
Lomé, en fin de matinée. C’est le moment où les restaurants font le plein. Mais dans un maquis d’Adidogomé, un client est mécontent. Il trouve le prix de son repas beaucoup trop cher. Ce client qui se plaint est en réalité un comédien, une star togolaise : Komi N’Tsuley alias Gogoligo. Il réalise une publicité pour promouvoir l’impôt.
Celui qui dirige l’opération s’appelle Komi Mawulikplimi Ahawo. Son objectif est de rendre la fiscalité « sexy ». Il a donc décidé d’associer l’image d’un grand humoriste togolais à des sketchs de sensibilisation.
L’État togolais a décidé de récupérer ses impôts et par tous les moyens. Depuis deux ans, vidéos, dessins humoristiques et publicités qui font la promotion de l’impôt ont envahi les antennes. Une opération de l’Office togolais des recettes qui vise à convaincre les contribuables de payer leurs impôts.
Un manque à gagner qui atteint entre 75 à 80% du PIB
Si l’État est aussi offensif, c’est que pour le Togo, l’enjeu est grand. Chaque année, le non paiement de l’impôt représente un manque à gagner qui atteint entre 75 à 80% du PIB. Le gouvernement a donc lancé une guerre à l’informel, en commençant par les PME.
Cette guerre passe aussi par la lutte contre l’économie souterraine. Le gouvernement togolais y emploie la manière forte : depuis 2014, les agents de l’Office togolais des recettes, accompagnés de la police occupent le terrain. Ils sillonnent le pays pour faire payer les contribuables et mettre fin aux commerces informels.
Mais la formalisation de l’informel, au Togo, ce sont aussi des avantages. En échanges, ceux qui acceptent de jouer le jeu reçoivent une assurance santé. Une politique qui a rapporté en 2016, 568,5 milliards de F CFA.
Un reportage de Réussite, une émission coproduite par Canal + et Galaxie Africa (groupe Jeune Afrique), diffusée tous les premiers samedi du mois sur Canal+ en Afrique et A+ en France.
Jeune Afrique