C’est une évidence. Au-delà de toutes les revendications inscrites désormais dans les cœurs des Togolais et portées par la Coalition des 14, le peuple épris de justice, de liberté et de démocratie, n’a qu’un seul et unique souhait : l’alternance au sommet de l’Etat, ce qui induit la fin du règne des Gnassingbé. Il n’y aura donc pas un mandat de plus pour Faure Gnassingbé.
Le dernier sondage de l’institut Afrobaromètre sur la situation de crise que traverse actuellement le pays illustre très bien le tableau. Les résultats de l’enquête indiquent que même la majorité (53%) des militants d’UNIR ne veulent plus voir Faure Gnassingbé briguer un autre mandat en 2020.
« Le soutien à la limitation à deux mandats présidentiels reste très fort à travers le temps : sur l’ensemble des trois dernières séries de l’enquête Afrobaromètre au Togo, environ neuf Togolais sur 10 sont favorables à cette limitation. La majorité des Togolais pensent que le président Faure Gnassingbé ne devrait plus se présenter aux élections, si cette limitation est adoptée, tandis qu’ils sont partagés quant à sa démission ; il y a quasiment autant de Togolais qui sont pour que le Togolais qui sont contre la démission du président Faure Gnassingbé », indique le rapport d’Afrobaromètre.
Malgré tous les signaux au rouge, annonçant le déclin de la dynastie, les multiples notables (étrangers comme caciques du pouvoir) qui visitent le palais chaque soir, continuent de faire illusion au locataire de la Marina. Comme quoi, il a encore les moyens de sa politique pour briguer un mandat de plus à la tête du Togo. Cette méthode couenne marcherait encore si seulement le peuple togolais ne s’était pas réveillé de son profond sommeil. « Le peuple togolais doit prendre son destin en main », exhortait Brigitte Adjamagbo Johnson, Coordinatrice de la Coalition des 14.
Aujourd’hui, les Togolais, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest et de la diaspora accordent leur violon sur la limitation de mandat à deux, avec en filigrane la formule sacrée de l’article 59 de la Constitution de 1992 : « en aucun cas nul peut exercer plus de deux mandats ». Ils sont vent debout contre toute tentative de briguer un troisième, pire, un quatrième mandat. « Au moment où tous les pays de l’espace CEDEAO connaissent l’alternance, notre pays est toujours à la traîne. Le Togo ne doit pas être la curiosité de la sous-région », pestait un activiste de la société civile.
Il faut dire que les intimidations, les répressions policières, les sacrifices de sang, les messes commandées et les veillées de prières organisées chaque soir au Palais de la Marina pour implorer Dieu afin qu’il calme les ardeurs des Togolais ne semblent plus marcher. La seule alternative qui reste au régime, c’est un passage en force pour organiser les élections décriées au nom d’un prétendu « vide constitutionnel ». Ce qui n’existe même pas, déclarait récemment Me Zeus Ajavon, l’ex-Coordinateur du Collectif « Sauvons le Togo » (CST).
Les discussions politiques censées résoudre la crise politique que traverse le pays depuis le 19 août 2017, reprendront bientôt sous l’égide de la CEDEAO. Même si à la Coalition des 14, l’on ne fait pas totalement confiance à l’instance régionale, les Togolais qui descendent dans les rues et essuient les bavures policières depuis plus de 9 mois, attendent beaucoup des grandes décisions qui seront accouchées à l’issue des prochains pourparlers.
Selon nos informations, les présidents ghanéen, Nana Akufo-Addo, et guinéen, Alpha Condé, les deux médiateurs dans la crise politique que traverse le Togo ont prévu de proposer, fin juillet, une feuille de route de sortie de crise, assortie de propositions de dates pour les élections législatives et locales.
Toujours est-il que les leaders de la Coalition des 14 partis de l’opposition persistent et signent : il n’y aura pas d’élections au Togo sans les réformes.
Godfrey Akpa.
Source : www.icilome.com