Quatre (04) morts et plus d’une centaine de blessés, c’est le bilan annoncé par des sources proches des organisations de défense des droits de l’Homme qui ont fait le déplacement de Mango, Bafilo, Sokodé et Kara et une mission de la coalition des 14 partis politiques de l’opposition qui prévoient une conférence de presse ce mercredi.
A cela s’ajoute la vache qui a été abattue par les militaires qui, dit-on, auraient été menacés par la bête. Drôle d’argument qu’on ne rencontre que sous les tropiques. Le bilan est lourd, reconnaissent les observateurs, surtout qu’il s’est agi des manifestations pacifiques que la soldatesque du régime Faure Gnassingbé a pris le plaisir de réprimer dans le sang.
Contrairement à ce que font croire le régime et ses soutiens, cette répression a été menée de bout en bout par leur milice et des militaires lâchés aux trousses des manifestants pacifiques. A en croire Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, présidente du CAP 2015, membre de la coalition de l’opposition, la milice et les militaires sont rentrés dans les maisons à Mango et Bafilo, ont violenté les paisibles populations, saccagé les biens des pauvres citoyens qui ne manifestaient même pas.
C’est donc pour couvrir leurs forfaitures que le régime répressif met cette barbarie dans le dos des militants de l’opposition. Mais certains suppôts de Faure Gnassingbé, malgré la désolation semée dans des familles, donnent l’impression que ce bilan n’est rien par rapport à ce que prépare le régime.
Tout porte à croire que les jours qui viennent seront plus sombres. Sinon, il est difficile de comprendre qu’un conseiller à la présidence tienne des propos incendiaires, comme pour montrer la faiblesse et la fébrilité du pouvoir de Faure Gnassingbé qui vacille depuis quelques semaines.
Sur Africa24 samedi dernier, l’ancien Secrétaire d’Etat auprès du ministère de la Justice chargé des Relations avec les Institutions de la République, aujourd’hui Conseiller à la Présidence, Christian Trimua, a semblé dévoiler le plan caché du régime. « Si vous êtes capables, prenez vous aussi, les armes pour accéder au pouvoir », a-t-il lancé, dans l’émission, à son contradicteur qui a juste demandé si Faure Gnassingbé était arrivé au pouvoir dans de bonnes conditions en 2005.
On se rappelle les propos similaires de Christophe Tchao, président du Groupe parlementaire UNIR il y a quelques jours. « Si le Togo brûle, nous brûlerons tous avec », a-t-il lâché.
Voilà des déclarations, ou mieux, des dérapages qui traduisent le malaise au sein du régime qui verse dans des menaces à peine voilées. Les défenseurs du pouvoir de Lomé ont-il besoin d’inviter l’opposition à prendre les armes ? Tout le monde le sait, la lutte que mène celle-ci est une lutte pacifique. Mais les collaborateurs de Faure Gnassingbé, à court d’arguments, se voient obligés d’opter pour la provocation.
Il est malheureux que ces deux hommes soient arrivés à ce stade. Au moment où la tension est palpable un peu partout dans le pays, il est inutile d’attiser le feu au nom des intérêts inavoués. Dans tous les cas, ces sorties ne semblent pas freiner la détermination du peuple togolais qui persiste et signe : Faure doit partir !
I.K
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