Le prétexte de lutte anti-terroriste

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Depuis quelques mois, le gouvernement étouffe dans la mesure du possible les manifestations publiques. Avec la lutte contre le spectre du djihadisme, beaucoup craignent le pire dans le pays.

Il est de plus en plus difficile d’organiser une manifestation populaire publique anti-pouvoir au Togo. Si le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales ne le refuse pas avec un argumentaire simpliste, il lui trace un itinéraire ou un endroit où elle doit se tenir. Ce qui constitue une violation (elle est constante) de la loi Bodjona votée en 2011, d’ailleurs confortée par la Constitution, dénoncent les partis politiques de l’opposition et des Organisations de défense des droits de l’homme (ODDH).

Avec le repli sur le territoire togolais de certains groupes extrémismes chassés ailleurs sur le continent, beaucoup craignent que le gouvernement ne restreigne davantage la liberté de manifestation. Un alibi que le pouvoir pourrait utiliser pour limiter les contestations.

Le Mouvement Les Forces Vives « Espérance pour le Togo » organise justement une « marche pacifique silencieux » le 1er juin prochain pour dénoncer la violation de ce principe consacré dans la Loi fondamentale du pays.

Selon le président de l’Association des victimes de torture au Togo (ASVITTO), cette mobilisation populaire vise à interpeller Faure Gnassingbé, le chef de l’Etat, sur le respect de la liberté de manifestation.

« La Constitution togolaise est là pour être respectée. Et celui qui doit être le garant du respect de cette Constitution est l’Etat togolais. Mais puisque l’Etat ne joue pas son rôle, sa partition, il est normal de l’interpeller afin qu’il sache qu’il est en train de violer constamment les droits des citoyens », rappelle Kao Atcholi.

Celui-ci ajoute qu’ « il n’est pas question de taire face à ces violations ».
La lutte contre les obscurantistes ne doit pas empêcher les Togolais de crier leur ras-le-bol; réclamer l’alternance, la bonne gouvernance, l’Etat de droit, dans la rue.

A.H.

Source : www.lomechrono.com