Le président du REJADD a échappé à un enlèvement à Sokodé

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Pendant qu’il dit tendre la main à l’opposition pour un dialogue en vue de l’instauration de la paix dans le pays, le même régime fait de la ville de Sokodé, une zone de non droit. Même les défenseurs des droits de l’homme sont menacés, pourchassés et contraints à fuir la ville, laissant les victimes des exactions des militaires à leur propre sort.

Assiba Johnson, président du Regroupement des jeunes africains pour la démocratie et le développement (REJADD), séjourne depuis quelques semaines à Sokodé avec quelques collègues. Leur mission consiste à enregistrer les blessés, les référer dans un centre de santé pour des soins appropriés et visiter les victimes et leurs parents, afin de recueillir leurs témoignages.

Mais depuis quelques jours, les membres de REJADD sont devenus les cibles des militaires qui exercent des actes de violence sur la population de Sokodé. Hier, ces militaires ont fait irruption au CHR de Sokodé où se trouvaient Assiba Johnson et ses collègues.

« J’ai fui l’hôpital hier et la ville de Sokodé. Les militaires lourdement armés étaient venus à l’hôpital et ont demandé à voir la personne qui s’occupe des blessés. Les infirmiers m’ont alerté de se mettre à l’abri et j’ai réussi à fuir le CHR dans des conditions très déplorables », a confié Assiba Johnson.

Comme la plupart de la population de Sokodé, le président du REJADD a dormi dans la brousse. « Dieu aidant, j’ai réussi à fuir et j’ai dormi dans la brousse hier nuit. Ce matin, grâce aux bonnes volontés, j’ai fui la ville de Sokodé, laissant les blessés à leur propre compte », a-t-il déploré.

Avant cela, un de ses collègues a été arrêté et conduit à la Gendarmerie de la ville. Il a été relâché après plusieurs heures d’interrogatoire.

Voilà comment ceux qui essaient de nettoyer les dégâts causés par les militaires, sont pourchassés. On se demande le sort qui est réservé à ces blessés, en l’absence de ces défenseurs des droits de l’Homme sur place. C’est dans ces conditions qu’on prêche la paix à veut l’entendre.

I.K

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