Pour certains compatriotes, des gens sans aucune ambition pour l’avenir de leur pays, de leurs enfants, le Togo peut toujours continuer de faire semblant d’exister sur l’échiquier international. L’essentiel, pour eux, c’est de participer, sans obligation de résultats. C’est ainsi que des parts considérables de nos maigres ressources peuvent être utilisées dans le seul souci d’exister, de faire de la figuration. Juste participer. Pas plus.
Au Gabon, le Togo s’est contenté d’assister à la CAN 2017. Il n’a même pas participé, pourrait-on dire. Pour arrêter ces interminables errements qui ruinent le pays et hypothèquent dangereusement l’avenir de la jeunesse, voici, en matière de sports par exemple ce qu’on peut faire. Il s’agit de trois choses :
1- Dissoudre immédiatement cette équipe nationale pour une période de 10 ans.
2- Ré-institutionnaliser les championnats de première et deuxième divisions en y mettant les moyens appropriés.
3- Redonner leur valeurs aux compétions scolaires et universitaires en encourageant les jeunes talents avec des bourses d’études et toute sorte de motivation.
Ce travail qui suppose une politique sportive nationale adéquate pourrait commencer à produire des résultats palpables entre 5 et 10 ans. On pourra alors mettre en place une équipe nationale composée a 80% de joueurs locaux et s’engager dans les compétitions internationales. Le Togo possède de grands techniciens bien formés en éducation physique et sportive. Ces professionnels, mal récompenses, mal rémunérés, traversent leur carrière professionnelle comme des lettres passent à la poste. Beaucoup de ces éminents cadres meurent dans le dénuement après une retraite de besogneux.
On ne peut pas s’attendre à des résultats à la CAN, moins encore à une coupe du monde quand le ministère des Sports et la Fédération de Foot sont totalement incapables d’organiser, chaque année, le championnat national. Les mêmes minimalistes pointeront les défaites du Gabon, pays organisateurs, et de la Côte d’Ivoire, détentrice du trophée. Injuste comparaison, car il n’y a aucun rapport, aucun lien. Devons-nous à chaque fois justifier nos déboires par l’échec des autres?
Oui, il n’y a pas de moyens, dira t-on. Cela peut être vrai, le Togo étant un petit pays faible économiquement. Mais qu’on nous explique alors pourquoi on s’apprête à décaisser des milliards pour organiser à Lomé un sommet de dingues pompeusement appelé « sommet Israël – Afrique ». Quel est le rapport entre ces sommets onéreux et le développement qui endigue la misère et crée les conditions de l’émergence?
Le prestige, rien que du prestige, c’est ce en quoi nous sommes doués au Togo. Et on continue, avec la somme de ces évènements de prestige sans lendemain, de faire de la prestidigitation à la place de véritables politiques réformatrices. Des vendeurs de sable, voilà la terne image que nous projetons de nous-mêmes.
Kodjo Epou
Washington DC
USA
27Avril.com