Le pouvoir en place multiplie en sourdine les manœuvres pour freiner l’élan de Tikpi Atchadam, le président du Parti national panafricain (PNP). Et on le sentait venir. Les itinéraires choisis pour les marches synchronisées prévues pour demain sont un argument pour le parti au pouvoir de les empêcher. Mais le président national du parti à l’emblème du cheval démonte un à un les arguments invoqués par les ministres de l’Administration territoriale chargé des Collectivités locales et son collègue de la Sécurité et de la Protection sociale.
D’abord, Tikpi Atchadam a rappelé la lettre que son parti a envoyée au ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales pour le tenir informer de la manifestation et des itinéraires choisis à Lomé et dans les autres villes de l’intérieur. Mais Payadowa Boukpessi a trouvé argument pour modifier les trajectoires choisis au motif que « l’occupation de la route Nationale N°1 à Lomé, Anié, Sokodé, Bafilo Kara est de nature à empêcher la libre circulation des autres citoyens et même certains citoyens qui choisissent notre pays pour leurs séjours de vacances d’affaires ou pour raisons familiales ».
Selon le président national du PNP, le ministre se fonde sur des dispositions de l’article 13 de la loi du 16 mai 2011. Or « cet article ne parle nullement de modification d’itinéraire. Et puis, la loi du 16 mai 2011 ne donne pas prérogative à l’autorité administrative compétente d’imposer d’autorité d’itinéraire aux organisateurs de manifestation pacifique publique », relève Tikpi Atchadam. Ce qui conforte ce dernier que ce sont des manœuvres pour faire échouer les marches prévues ce samedi.
Visiblement, le stade plein fait par le PNP le 02 juillet dernier donne du tournis au pouvoir qui ne dort que d’un seul œil depuis que le parti à l’emblème du cheval soulève des foules partout où il passe. Son message gagne des cœurs et la peur que cela ne fasse tomber les bastions supposés du RPT/UNIR fait que le laboratoire du parti élabore des plans pour émousser la ferveur des militants du PNP et du peuple togolais.
« Nulle part, la Nationale N°1 a été retenue comme point de chute de la marche. A Lomé, nous avons prévu occuper un côté du boulevard, laissant l’autre côté à la circulation des citoyens et des étrangers dont il parle. Et puis, ce n’est pas la première fois qu’une marche a lieu sur ce boulevard. Le Parti national panafricain en son temps a fait cette expérience avec la marche du 09 avril 2015. Nous avons occupé un côté du boulevard, l’autre était laissé à la circulation », précise le président du PNP. Qui plus est,Tikpi Atchadam tient à rappeler que les marches synchronisées se tiennent le samedi, un jour où la circulation est généralement fluide. Ce qui apparaît clair pour lui « que délibérément, il y a une volonté de restreindre la volonté de manifestation ».
Pour ce faire, il reprécise les itinéraire : « A Kara, les manifestants se retrouvent au carrefour de l’Université de Kara, ils passent sur la Nationale N°1 mais se retrouvent sur l’esplanade du Palais des Congrès. A Bafilo, ils se retrouvent au marché, tournent le dos à la Nationale N°1 et se retrouvent à l’EPP Tchonhoro. A Sokodé, les manifestants passent par la Nationale N°1 mais se retrouvent à la préfecture de Tchaoudjo. A Anié, ils passent, mais se retouvent au stade d’Anié. A Lomé, nous occupons un côté du boulevard. Donc il n’y a pas d’occupation de la Nationale N°1 ».
Et d’ironiser sur les raisons brandies par les deux ministres.« Je me demande s’ils vont faire la même chose par rapport aux manifestations au Ghana, au Nigeria, aux Etats-Unis, à Bruxelles ainsi de suite. Et si au moment où je vous parle, je disais que cette marche était organisée pour soutenir Faure, est-ce-qu’ils allaient modifier les itinéraires ? Encore une fois, je rappelle que la loi du 16 mai 2011 ne donne pas le pouvoir à l’autorité administrative compétente, en l’occurrence le ministère de l’Administration territoriale, de modifier d’autorité les itinéraires ».
Loin d’être démotive, Tikpi Atchadam est requinqué et exhorte plutôt le peuple togolais à laisser tomber la couardise dans laquelle le pouvoir l’a longtemps confiné. « Je crois que le moment est venu pour les Togolais de reprendre leur liberté et je sais que les deux ministres sont conscients qu’ils ont tort sur cette question-là. (…) La marche du PNP du 19 août 2017 est maintenue », exhorte-t-il.
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