Au cours d’une conférence de presse tenue lundi à Lomé, les leaders de l’opposition togolaise ont invité les populations togolaises à manifester mardi devant le siège de l’Assemblée nationale, leur désaccord au sujet du projet de loi portant modification constitutionnelle adopté par le gouvernement. Au niveau du gouvernement, on met en garde contre une manifestation illégale mardi devant le Parlement pour le fait que les préalables à une manifestation publique n’aient pas été observés. La tension sera de nouveau palpable ce mardi à Lomé.
La coalition de l’opposition togolaise composée de 14 partis politiques accuse le pouvoir de Lomé de chercher à gagner du temps avec le projet de loi adopté le mardi 5 septembre dernier en Conseil des ministres et demande aux populations de se rassembler devant l’Assemblée nationale pour dénoncer le projet.
L’opposition compte également protester contre le fait que le texte ne soit pas encore sur la table des députés en vue de son examen.
Mais les autorités togolaises mettent en garde contre une quelconque manifestation mardi devant le parlement.
En effet, interrogé lundi soir par Rfi, Gilbert Bawara, le ministre togolais de la fonction publique a estimé que l’opposition n’a fait aucune démarche conformément à la loi régissant les réunions et manifestations publiques en ce qui concerne une manifestation devant l’Assemblée nationale mardi.
« Le Togo est un Etat de droit. Les libertés de réunions et de manifestations publiques pacifiques sont régies et encadrées par la loi. A partir du moment où des gens agissent dans le respect de la loi et coopèrent avec les autorités compétentes, il n’y aura pas de difficultés. La question va être posée aux initiateurs de s’assurer qu’ils sont dans le cadre de la loi. Les responsables des partis politiques concernés connaissent parfaitement la loi en ses différentes dispositions. », a indiqué le ministre.
Pour Gilbert Bawara, tant que des manifestations s’inscrivent en dehors de la loi, l’Etat a la responsabilité de prendre les dispositions qui s’imposent dans ce genre de circonstances.
Toujours au micro de Rfi, Brigitte Adjamagbo-Johnson, la présidente du CAP2015 estime que les populations avaient le droit d’aller suivre les travaux de l’Assemblée nationale sans demander d’autorisation.
« Tout citoyen a le droit de se rendre à l’Assemblée pour suivre les débats. Il n’y a pas besoin d’autorisation », a-t-elle répondu.
Rappelons que l’Assemblée nationale se réunit en session extraordinaire à partir de mardi pour examiner son projet budget 2018 et adopter certaines conventions. Selon les indiscrétions, la session sera prolongée en vue de permettre l’examen du projet de loi portant modification des articles 52, 59 et 60 de la Constitution togolaise afin de consacrer la limitation des mandats électifs (pour le Chef de l’Etat, les députés, les sénateurs et conseillers municipaux) et le mode de scrutin à deux tours.
TogoBreakingNews.info