Le Togo attribue les sièges de l’Assemblée Nationale aux Préfectures Administratives. Puisque les Préfectures sont créées de façon inégalitaire, le Parlement togolais devient la Représentation du Pouvoir central. L’Assemblée du Togo n’est guère la Représentation Nationale, mais la Tribune qui entérine les décisions du Gouvernement. Les élections législatives servent dès lors à confirmer la dévolution des sièges de député aux Préfectures, pendant que les suffrages des électeurs togolais sont vides politiquement. En outre, la démultiplication des Préfectures annihile les suffrages des partis non-Gouvernementaux et d’Opposition. Lors des législatives de 2013, un siège est flanqué à un parti indépendant qui a récolté 14.360 suffrages. Le Régime-en-place (RPT/UNIR) s’est attribué 62 sièges avec 880.608 voix. L’ensemble des partis d’opposition(CST/Arc-en-Ciel/UFC) sont crédités de 894.094 voix. Les opposants végètent dans le Parlement avec 28 sièges, alors même qu’ils ont 13.400 suffrages de plus que le parti au pouvoir ! Comment demeure-t-on minoritaire, depuis 50 ans, lorsqu’on a plus de suffrages que le dominant ?
1- Le Parlement aux sièges à vitesse variable
L’armature administrative actuelle du Togo est à vitesse variable. Elle sert à la dévolution des sièges du Parlement et permet au Régime RPT/UNIR de gagner d’office avant de tenir les élections législatives, présidentielles et référendaires.
Certaines préfectures ont un député pour 25.000 habitants (DANYI/ASSOLI). Un grand nombre de députés se dressent au nom seulement de 40.000 hbts (Agou/Kpele/Binah/Moyen-Mono/Tchamba). Plusieurs préfectures, dont l’Amou, possèdent trois sièges à l’Assemblée avec 100.000 hbts, pendant que l’Akebou (62.245 hbts) et le Wawa (100.974 hbts) ont ensemble trois sièges pour 163.219 hbts. Dans le ZIO (295.177 hbts), le champ d’un député concerne plus de 90.000 âmes, alors que le rayon d’action du député de Yoto concerne 55.200 personnes.
2- Le Paradoxe des régions et des fichiers fictifs
Le paradoxe est davantage visible au plan régional. Comment justifie-t-on les 17 sièges de député de la Région de la KARA (769.940 hbts), pendant que 12 sièges seulement sont flanqués à la Région des Savanes (828.224 hbts), laquelle a 58.284 résidents de plus que la KARA ?
Comment expliquer que la Région Maritime (1.762.518 hbts), avec 387.353 d’âmes de plus que la Région des Plateaux (1.375.165 hbts), se contente du même nombre de sièges (25 députés) que la Région DES Plateaux ?
La réGION DE LA KARA détient 17 sièges pour 769.940 habitants. En termes d’équité, combien de sièges devraient avoir la Région CENTRALE (617.871 hbts), la Région DES SAVANES (828.224 hbts), la Région MARITIME (1.762.518 hbts) et la Région DES PLATEAUX (1.375.165 hbts) ?
D’après le dernier Recensement général de la population et de l’habitat de 2010 (RGPH), le Togo compte 6.191.155 habitants. On doit s’en tenir à ce chiffre pour être raisonnable. Or, lors du scrutin présidentiel du 04 mars 2010, le nombre des inscrits par la CENI s’élève à 3’277’492. Ce qui représente 53%, alors même que la moitié (50%) de la population n’a pas l’âge de voter requis au Togo. Si l’on doit tenir compte des vieillards, des malades grabataires et des nombreux habitants des villages qui vivent éloignés des routes, les personnes réelles en âge de voter au Togo n’atteignent pas 1’500.000 âmes. Or la CENI inscrit deux fois plus ! Le fichier électoral du Togo est fantaisiste. En chiffres, les électeurs inscrits par la CENI en 2010 sont inadmissibles.
- WAWA: 95%
- LACS: 76%
- KOZAH: 67%
- AGOU: 62.6%
- AMOU : 60%
- ZIO : 53%
- DANYI : 69%
- ASSOLI : 55%
Il y a plus de 30% d’électeurs fictifs dans l’ensemble du fichier. Le pays serait bloqué avec autant de gens dans la rue ! Dans la Sous-Région Ouest Afrique, l’électorat est constitué par le quart (25%) de la population du pays. Le Togo est champion des inscriptions superfétatoires aux élections.
Les machines des élections fictives victorieuses sont déjà programmées. Le Ministère de l’Intérieur a fabriqué 6 nouvelles préfectures dont le RGPH ne connaît pas le nombre réel des résidents. Doit-on constituer les listes des prochaines élections/consultations avant de recenser les habitants ?
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Par Joseph Apedo
Philosophe & Politologue
Geneva, 27th Jan. 2018
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27Avril.com