Présidentielle en Egypte: faute de candidats, l’opposition appelle au boycott

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Des personnalités égyptiennes, entre autres, des anciens candidats aux élections présidentielles de 2012 et le neveu d’un ancien président, ont appelé ce dimanche 28 janvier, à un boycott total de l’élection présidentielle de mars prochain. Elles accusent le régime du maréchal Abdel Fattah al-Sissi  »d’empêcher toute compétition loyale ».

Le processus électoral pour la présidentielle de mars 2018 en Egypte risque d’être plus compliqué. Ce dimanche 28 janvier 2018, des personnalités politiques ont lancé un appel au « grand peuple à boycotter totalement cette élection ». Les signataires de l’appel dénoncent « toutes les mesures administratives et sécuritaires prises par le régime actuel pour empêcher toute compétition loyale lors de la prochaine élection », « le climat de peur » ayant accompagné le processus électoral ainsi qu’un « calendrier électoral ne donnant pas aux candidats une réelle chance de se présenter ». Au rang des signataires, on retrouve plusieurs noms très connus dans le pays et ou proches de candidats recalés par le régime en place.

En effet, parmi les signataires du texte de l’appel au boycott se trouvent deux anciens candidats à la présidentielle de 2012, Mohamed Anouar El-Sadate, le neveu de l’ancien président Sadate, et Abdel Moneim Aboul Foutouh, ancien dirigeant des Frères musulmans. Hicham Geneina, ex-président de l’Autorité de contrôle des comptes publics et grand pourfendeur de la corruption, est également un des signataires de l’appel au boycott. Démis de ses fonctions en 2016, il était le directeur de campagne de l’ex-chef d’Etat-major Sami Anan dont la candidature a été écartée par le régime du maréchal Abdel Fattah al-Sissi. En dehors de ces trois hommes politiques, on notera les signatures de Hazem Hosni, professeur de sciences politiques à l’université du Caire et de Essam Heggy, un éminent scientifique égyptien.

Intimidations et manœuvres politiciennes

Les dénonciations des cinq personnalités se fondent sur plusieurs témoignages de part et d’autre. A quelques huit semaines du premier tour du scrutin, plusieurs prétendants ont soit abandonné soit été écartés par les autorités, les uns et les autres indiquant être découragés et dénonçant des pressions sur leurs partisans. C’est le cas de l’ancien premier ministre Ahmed Chafiq ou le tout dernier à avoir abandonné, le mercredi 24 janvier, l’avocat et militant pour les droits de l’Homme Khaled Ali. En ce qui concerne Sami Anan, qui a été aussi écarté, il a été blessé le samedi 27 janvier dernier à l’arme blanche. Alors que ses proches évoquent un  »motif politique », les sources médiatiques locales indiquent que ni sa famille, ni ses avocats n’ont pu le joindre depuis sa comparution mardi dernier devant un procureur militaire.

A ce jour, Abdel Fattah al-Sissi, au pouvoir depuis 2014, est le seul candidat officiellement en lice pour l’élection qui aura lieu entre le 24 et le 26 mars 2018. Le dépôt des candidatures se poursuit jusqu’à ce lundi soir, mais difficile de dire s’il y aura un concurrent sérieux au président égyptien, qui est pour ainsi dire, ultra-favori à sa propre succession.

Source : www.cameroonweb.com