Chers compatriotes,
Peuple Souverain,
Victoire au Peuple Souverain ! Bravo à vous tous ! Bravo à nous tous !
Le peuple togolais, en boycottant, les élections législatives du 20 décembre préparées unilatéralement, dans des conditions opaques, obscures et à la hâte par la dictature qui vit ses derniers moments, a donné un magistral camouflet aux tenants de cette dictature et à leurs alliés. Le peuple martyr a accompli un acte historique et héroïque, par sa mobilisation et son engagement dans la lutte de libération, en transformant ces législatives en un véritable référendum révocatoire contre le régime cinquantenaire RPT/UNIR
Je tiens à féliciter vivement le peuple togolais dans sa presque totalité qui a accompli cet acte héroïque auquel ont participé la coalition des 14 et les autres partis politiques non membres mais engagés dans la lutte de libération, la société civile combattante dont le mouvement « forces vives – espérance pour le Togo », la jeunesse, les autorités morales et religieuses de toutes confessions, la diaspora plurielle répandue à travers le monde.
Le peuple togolais vient donc d’inscrire, 62 ans plus tard, le 20 décembre 2018, dans les annales de l’histoire de notre pays une date aussi importante que celle du référendum de la création de la République Autonome du Togo (RAT), 28 octobre1956, référendum par lequel la France voulait voler et s’approprier le Togo placé sous sa tutelle par l’ONU. Dans les deux cas, la préparation du référendum et des élections législatives était unilatérale, non consensuelle, opaque antidémocratique et répressive. Hier et aujourd’hui, l’opposition nationaliste et patriotique avait appelé victorieusement au boycott ! L’ONU avait rejeté le résultat du référendum et n’avait pas reconnu la RAT fantôme voulue par la France et par quelques énergumènes Togolais, pions du colonialisme français. Aujourd’hui, que vont faire les soutiens étrangers à la dictature ? Vont-ils reconnaître les faux résultats que la dictature va proclamer ? Vont-ils agir maintenant à visage découvert ou continueront-ils à se cacher derrière la CEDEAO, institution servile et discréditée, plongée dans ses basses œuvres syndicales de soutien aux tyrans en difficulté, en perdition ? Sa mission d’observation électorale a déclaré, sans honte, 24 heures après ces élections législatives préparées dans les conditions que tout le monde sait et boycottées par plus de 90% du peuple qu’elles sont conformes aux normes démocratiques et à la feuille de route! Comprend-elle au moins ce que signifient la démocratie et les normes démocratiques? Ces ignares fonctionnaires de la CEDEAO, non-élus et corrompus, sont plutôt des vigiles-perroquets du néocolonialisme international et de leurs maîtres!
Plus grave encore est la décision irresponsable prise par le 54ème sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, tenu à Abuja le 22 décembre , de valider les législatives du 20 décembre, et de mettre fin à la facilitation des deux présidents Nana Akufo- Addo et Alpha Condé ainsi qu’au dialogue !
Pouvait-il en être autrement ? NON, car la CEDEAO est une institution entièrement dépendante surtout des pays occidentaux et une institution de sous-traitance à l’africaine des desiderata de ces pays. D’ailleurs, la CEDEAO a, à maintes reprises par le passé, poignardé dans le dos le peuple togolais. Ce dernier coup de poignard est de trop ! Cette nouvelle forfaiture prouve à suffisance que cette institution est un pernicieux instrument d’asservissement des peuples de la région ouest-africaine au profit du libéralisme mafieux et de la mondialisation destructrice. C’est vraiment une honte pour l’Afrique ! Une honte pour la race noire ! J’espère que la coalition des 14 en tirera toutes les conséquences qui s’imposent.
Pour nous, patriotes, le 20 décembre est un tremplin pour aller plus loin et plus haut et il nous engage dans une nouvelle étape de notre lutte. Ce n’est pas la décision de la CEDEAO qui nous arrêtera, Bien au contraire, elle a clarifié la situation et elle nous permet de savoir désormais qui sont nos amis et qui sont nos ennemis. Notre patriotisme devra être porté au plus haut degré comme celui qui anima les générations qui luttèrent pour l’indépendance de notre pays : « En fait, dans le feu de la lutte, le patriotisme togolais s’est maintenant trempé comme l’acier, cristallisé comme l’amour à la Stendhal, pétrifié comme une force matérielle qui, nous le verrons, emportera tout sur son parcours » a écrit Tété Godwin, dans son livre l’Histoire du Togo : la palpitante quête de l’Ablodé
Notre problème n’est pas un problème électoral. Aussi sa solution ne pouvait-elle être la voie électorale. Le peuple, par son boycott massif, a confirmé que « la voie électorale, sous la dictature, n’est pas la solution « et que Faure Gnassingbé, illégitime, doit partir. La lutte continuera jusqu’à ce qu’il parte le plus tôt possible!
Le problème togolais est un mal-vivre récurrent généré par la dictature néocoloniale, cinquantenaire et familiale. C’est une injuste et profonde tragédie qui a cassé les ressorts de la société et de la république poussant ainsi le peuple à s’engager dans une lutte vitale de libération nationale pour son existence fondée sur les normes démocratiques et celle des générations futures. Pour le résoudre réellement, il faut réellement éliminer la cause c’est-à-dire abolir complètement la dictature sinon le mal-vivre persistera. Nous gardons les yeux ouverts sur les parrains du tyran, la CEDEAO et le groupe des 5 (ONU, Union Européenne, Etats-Unis d’Amérique, France et Allemagne) pour voir jusqu’où et par quelle acrobatie ils voudraient encore nous imposer ce rejeton du tyran Eyadéma Gnassingbé ! Mais tout converge pour faire de ce rejeton-tyran le point focal du problème togolais et seul son départ est la clé, la solution permettant de résoudre pacifiquement et durablement la crise. En effet, la démission ou la révocation de Faure Gnassingbé englobe la résolution de la totalité des autres revendications du peuple, ce qui veut dire que le tout est contenu dans le un et le un engendre le tout! La CEDEAO, complice des dictatures, aveugle et sourde lorsqu’il s’agit du bien-être des peuples africains, n’a rien compris !
Le peuple, debout depuis le 19 août 2017, exige la démission du tyran Faure Gnassingbé. Il vient de confirmer cette volonté, cette exigence en boycottant massivement à plus de 90% ces élections législatives. En nous référant à l’alinéa 3 de l’article 21 de la Déclaration universelle des droits de l’homme que le Togo a signée et ratifiée : « La volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics, cette volonté doit s’exprimer par des élections honnêtes… » Par son boycott massif, le peuple vient de désavouer Faure Gnassingbé !
Dans la même optique, l’histoire contemporaine nous offre deux exemples d’échec après une consultation électorale. En France, le référendum sur « le projet de loi relatif à la création de régions et à la rénovation du Sénat » a eu lieu le 27 avril 1969. Le résultat négatif a conduit à la démission du président de la République Charles de Gaulle. Et au Chili, la dictature militaire du général Augusto Pinochet était contrainte par le référendum révocatoire du 5 octobre 1988 d’ouvrir une courte période transitoire avant de jeter définitivement l’éponge le 11 mars 1990.
Faure Gnassingbé a délibérément et impunément violé à maintes reprises la feuille de route de la CEDEAO élaborée sous sa présidence le 31 juillet 2018. Ce qui veut dire en clair qu’il a violé ce que lui-même et ses pairs avaient décidé pour sortir le Togo de la crise. Ce faisant, il a franchi la ligne rouge, il a franchi le rubicon. Il a pris une décision et doit en assumer toutes les conséquences. Le peuple l’a désavoué ; « alea jacta est » le sort en est jeté ! Il doit partir d’autant plus que le 15 décembre, il a été destitué souverainement et solennellement. Sa destitution a pris effet à compter du 20 décembre. Je reproduis ci-dessous quelques extraits de l’acte de destitution :
« ( Nous, peuple souverain, .. – Nous avons décidé de prendre notre destin en main en proclamant aujourd’hui, de manière souveraine et solennelle, devant le monde, la destitution de l’usurpateur, du criminel et tyran Faure Essozimna Gnassingbé de toutes ses fonctions publiques de Président de la République, Chef d’Etat, Chef suprême des Forces armées et Ministre de la Défense.
Cette destitution prendra effet à compter du 20 décembre 2018 ; par conséquent,
- Faure Essozimna Gnassingbé et son gouvernement ne représentant plus notre pays, toutes les décisions, tous les actes, engagements et accords qu’ils prendront, feront ou signeront sont illégitimes et illégaux, donc nuls et sans effet ;
- Demandons à tout le peuple, dans le cas où Faure Essozimna Gnassingbé, refuserait d’obtempérer, d’intensifier la lutte non violente en recourant intégralement à la désobéissance civile, la non-coopération et l’insubordination générale jusqu’à la chute de la dictature ;
- Demander à la communauté internationale y compris les institutions régionales africaines et le groupe des 5 (ONU, UE, Etats-Unis, France et Allemagne) d’observer strictement cet acte de destitution et d’ordonner le gel de tous les avoirs bancaires de Faure Essozimna Gnassingbé et de ses barons à l’étranger tant dans les institutions bancaires publiques que privées ;
- Nous avons décidé d’informer toute l’humanité en faisant de cette destitution un événement mondial afin qu’il puisse être largement diffusé le même jour à l’échelle planétaire.
- Cet acte de destitution prend effet le 20 décembre 2018, date « fétiche « à laquelle la dictature a décidé d’organiser unilatéraIement des élections législatives non transparentes boycottées par l’opposition. Cet acte de destitution sera publié chaque fois que nécessaire. »
Chères Combattantes et chers Combattants engagés dans cette lutte de libération nationale ! Ne prenez pas cette destitution à la légère ! Personne ne peut la prendre à la légère ! Elle est inscrite dans l’immense corps céleste au plus profond de l’immense univers. Le boycott massif des soi-disant élections législatives est en parfaite adéquation avec la destitution de Faure Essozimna Gnassingbé. Il doit donc partir ! En outre, c’est lui-même qui a choisi cette date » fétiche » pour se faire hara-kiri ! Notre lutte est entrée dans une nouvelle étape, plus question de faire de faux pas, plus question de tergiverser. Nous devons réorganiser la direction de la lutte car cette lutte n’est ni bureaucratique ni parlementaire, c’est une lutte de libération nationale, légitime et juste dans laquelle chaque citoyen(ne) a sa place et peut apporter sa petite contribution à l’instar du colibri pour en finir définitivement avec cette dictature. On ne dialogue pas avec une dictature, on la combat jusqu’à son total démantèlement !
Cette dictature est d’ailleurs à bout de course. Le navire RPT/UNIR a pris un sérieux coup de vieux, il est lézardé et fissuré de partout. Il est comparable au « trois-mâts de la monarchie des Habsbourg auquel on ne saurait attacher une corbeille » selon Otto Bismarck. Et ses alliés le savent !
Aucune crainte ne doit habiter nos cœurs ! Car notre lutte est soutenue par le divin créateur puisqu’elle s’inscrit aussi dans le combat entre le bien et le mal, entre la vertu et le vice. Plus nombreux nous serons à renforcer le camp du bien et à cultiver la vertu comme nous le recommande notre hymne national, plus vite nous obtiendrons la victoire et la paix. Je remercie les autorités morales et religieuses de toutes confessions pour leur engagement aux côtés du peuple en demandant le report des législatives. Aujourd’hui, il s’agit d’aller plus loin : empêcher, puis démanteler la dictature démoniaque ! L’heure de la mobilisation générale a sonné pour accomplir cette tâche patriotique combien grandiose !
Tous unis ensemble pour le bien de tous, nous réussirons ! La joie approche !
Que cette victoire soit le plus beau cadeau du ciel à notre peuple au cours de la nouvelle année 2019 ! Bonne et heureuse année ! La victoire est certaine !
Vive le Togo libre !
ABLODE ! FEZIRE ! FEZIYE ! ABLODE GBADZA !
Fait à Colmar, le 22 décembre 2018
Dr Antoine Ati Randolph
Contact : [email protected]
27Avril.com