Même les réunions hebdomadaires des partis politiques légalement constitués sont réprimés au Togo. L’Alliance nationale pour le changement (ANC) est remontée contre la situation et prévient le gouvernement.
COMMUNIQUE
Relatif à la répression systématique des manifestations pacifiques et les entraves au libre exercice des activités des partis politiques et des organisations de la société civile
Le dimanche 25 août 2019, la réunion hebdomadaire de la sous-section ANC d’Amadahomé, qui se tenait à l’EPP d’Amadahomé, a été interrompue et dispersée par un détachement de gendarmes cagoulés qui ont fait irruption sur les lieux, à bord d’une Jeep immatriculée TG 0060 A.
Ce détachement, commandé par le sous-lieutenant Kpanté Magloire, fait fi des explications des responsables ANC sur le caractère hebdomadaire de la réunion qui s’inscrit dans le cadre du libre exercice des activités des partis politiques régulièrement constitués, conformément à la loi portant charte des partis politiques au Togo.
Au contraire, le détachement soutient qu’il s’agit d’une manifestation publique, tout comme les funérailles, les anniversaires et autres, dont l’organisation est subordonnée à une autorisation préalable. Il ordonne l’évacuation immédiate des lieux sous peine d’une dispersion par la force.
Afin d’éviter toute confrontation, le Président de la sous-section met fin à la réunion et, pendant que les participants procédaient au rangement des matériels de réunion, le détachement revint confisquer le téléphone portable du Délégué de la jeunesse de la sous-section.
L’ANC dénonce et condamne énergiquement de telles manœuvres, qui constituent une violation flagrante de la Constitution et des lois de notre pays. L’ANC fustige le caractère provocateur et irresponsable de l’intrusion de ce détachement de la gendarmerie qui ne peut s’autoriser une telle forfaiture sans l’autorisation de la hiérarchie.
Face à la recrudescence des dérives et abus constatés, avec la répression systématique des manifestations pacifiques et les entraves au libre exercice des activités des partis politiques et des organisations de la société civile, l’ANC demande au gouvernement de tout mettre en œuvre pour permettre aux partis politiques, aux organisations de la société civile et aux populations, de jouir effectivement et pleinement des libertés publiques reconnues et garanties par la Constitution. En particulier, l’ANC demande au gouvernement d’exiger des préfets, des brigades de police et de gendarmerie, des autorités municipales et des chefs traditionnels, le respect scrupuleux des libertés publiques garanties par la Constitution ainsi que les Accords et Instruments internationaux auxquels notre pays est partie en la matière.
Fait à Lomé, le 05 septembre 2019
Pour le Bureau National
La Vice-Présidente
Maître AMEGANVI Manavi Isabelle
Source : www.icilome.com