L’air de forfait

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L’air de forfait

Le parti au pouvoir était dans les rues mardi. Une marche dite citoyenne, républicaine et pour la paix. Comme nous l’annoncions dans notre dernière parution, l’administration publique a été désertée.

Du chef du gouvernement aux Directeurs de société d’Etat en passant par les ministres, tous étaient dans les rues. Et c’est à se demander si une manifestation républicaine et citoyenne consiste à mettre à mal l’économie nationale par la désertion des bureaux pendant que les citoyens attendent des services publics.

Du début à la fin de ces manifestations, tous les réflexes des années de plomb de Eyadèma Gnassingbé ont été mis au goût du jour en l’occurrence les motions de soutien.

Des indices de la dictature ressuscités pendant qu’une bonne partie du peuple reste mobilisée pour les réformes. Au point de chute de cette marche, UNIR exhorte les acteurs à agir de manière responsable pour favoriser la mise en œuvre des réformes politiques, institutionnelles et constitutionnelles dans le respect des règles démocratiques.

Après onze (11) ans de dilatoire et de statu quo, c’est tout ce que le parti présidentiel a trouvé à dire. L’impact de cette marche sur le pays est négativement considérable. Selon les indiscrétions, pour parvenir à rassembler du monde, il aurait fallu intéresser les gens. Ceux qui n’ont pas été bien satisfaits, ne se sont pas cachés pour exprimer leur désapprobation.

Des trois (3) jours de manifestations initialement annoncées, le parti dit décider « de surseoir aux manifestations prévues les 30 et 31 août 2017 » pour dit-on, se conformer à un communiqué du ministre de l’Administration Territoriale exhortant les acteurs à privilégier les manifestations en fin de semaine. Donc, des trois (3) jour de marche, UNIR n’a fait qu’un jour, le service minimum, peut-on dire.

Des arguments peu convaincants selon plusieurs observateurs. Pour beaucoup, les moyens engagés, les dénonciations liées à la paralysie de l’administration publique et surtout le report des manifestations des 30 et 31 août de l’opposition pourraient expliquer ce qui s’apparente à un forfait, si on n’était sur un terrain sportif. Nul n’a le monopole de la rue, dit-on dans le rang du pouvoir, mais cette première expérience a certainement montré aux caciques du régime qu’il n’est pas facile de marcher dans les rues.

Une preuve de plus qui doit déterminer les forces démocratiques à rester mobilisées pour faire aboutir la lutte pour la démocratie et l’alternance au Togo, qui ne fera que du bien à tout le peuple et non une minorité.

Honoré ADONTUI

www.icilome.com