La relecture du code électoral divise pouvoir et opposition

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Les élections législatives et locales sont prévues pour l’année prochaine. Faut-il une CENI technique ou politique ? Le pouvoir et l’opposition n’arrivent pas à accorder leurs violons sur la question.

Le scrutin législatif aura lieu mi-2018. Dans la même année se tiendront les locales dont le processus enclenché il y a plusieurs mois connaît aujourd’hui sa vitesse de croisière. Si les signaux laissent croire que les acteurs politiques se préparent pour prendre part à ces joutes électorales, il est néanmoins important de relever qu’ils sont divisés sur la nature de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) devant les organiser.

Choix entre une CENI technique ou politique

Les deux élections (législatives et locales) sont prévues pour l’année 2018. Les locales qui aboutiront à la décentralisation ne seraient plus une promesse de Gascon. Elles sont très attendues parce qu’il y plusieurs décennies qu’elles ne sont plus organisées. En lieu et place, le pouvoir a mis en place des Délégations spéciales qui, dans l’ensemble, ont montré leurs limites.

L’Union européenne et le service de coopération allemand (GIZ) viennent d’injecter 12,5 milliards FCFA dans le Programme décentralisation et gouvernance local (ProDeGol) lancé le lundi 24 juillet dernier dans la capitale togolaise. Tout est en marche. Reste maintenant l’épineuse question de la forme qu’on veut donner à la CENI.

En effet, celle qui est actuellement en place et qui a piloté la dernière présidentielle est politique, c’est-à-dire que ses membres sont issus des partis au pouvoir et de l’opposition. Le gouvernement penche aujourd’hui pour une CENI technique au sein de laquelle siégeront des personnalités recrutées pour leur compétence en la matière. L’idée est retenue en Conseil des ministres depuis décembre dernier. Et vise, dit-on, à éviter les sempiternelles contestations.

Dans cette optique, tout récemment, le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, Payadowa Boukpessi, a invité les partis de l’opposition pour recueillir leurs propositions pour une relecture du Code électoral et la mise en place de la CENI technique.

Ce que souhaite l’opposition

Le Combat pour l’alternance politique en 2015 (CAP 2015) et le Groupe des six, deux grandes coalitions de l’opposition togolaise, le Comité d’action politique (CAR) et d’autres partis souhaitent plutôt que la relecture du Code électoral et la recomposition de la CENI se fassent, selon les directives de l’Accord politique global (APG) du 20 août 2006. Cet accord, signé suite au dialogue entre la mouvance présidentielle et l’opposition, prescrit des réformes censées décrisper le landerneau politique togolais très tendu après la présidentielle de 2005.

De son côté, Jean-Claude Atsu Homawoo, ancien Vice-président de la CENI et conseiller du bureau directeur de l’Union des forces de changement (UFC), un parti de l’opposition mais coopter au gouvernement, estime de son côté que « nous avons une bonne CENI ». Néanmoins, ajoute-t-il, « L’UFC est favorable à une relecture du code électoral devant conduire vers une autre forme de CENI » composée des gens neutres, indépendants des partis politiques.

Bien que le régime en place et une grande partie de l’opposition ne s’accordent pas sur la nature de la Commission électorale nationale indépendante appelée à organiser les prochaines élections législatives et locales, les composantes de chaque camp sont toujours sur le terrain pour sensibiliser, former et remobiliser leurs militants et sympathisants afin qu’ils soient prêts à aller aux urnes au moment opportun.

A.H.

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