La police togolaise ou le terreau du non droit et de l’arbitraire : Une raison de plus pour la CEDEAO d’aider le Togo à devenir la nouvelle Gambie

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La police togolaise ou le terreau du non droit et de l’arbitraire : Une raison de plus pour la CEDEAO d’aider le Togo à devenir la nouvelle Gambie


Elles s’étaient jusqu’à une date récente deux nations sur les quinze que compte l’espace communautaire, à refuser l’alternance à leur peuple respectif. Aujourd’hui, il n’en reste qu’une seule qui continue à se comporter comme un Etat voyou. C’est bien le Togo, curieusement co-initiateur de la CEDEAO qui préfère végéter ad vitam aeternam dans la délinquance et dans le déshonneur.

A force pour un seul individu ou une seule famille de régner sur une nation et son peuple au-delà de deux mandats, on finit par caporaliser la police nationale, la gendarmerie, l’armée, la justice ; bref tout l’appareil répressif d’Etat. Comme les dirigeants s’en servent pour leur règne, l’impunité leur est garantie à cent pour cent dans toutes les dérives contre le peuple. Etant donné qu’au Togo, ne devient pas policier, gendarme, militaire qui veut, eh bien, c’est la voie ouverte à toutes les forfaitures notamment dans le corps de la police où l’on peut inventer des infractions à souhait et verbaliser par caprice tout usager de la route non disposé à prêter le flanc à la corruption et à graisser la patte à un agent de police.

Le mardi 24 juillet dernier, un respectable citoyen d’un certain âge qui se rendait à bord de son véhicule 4×4 dans sa ferme dans la préfecture de Zio, fut arrêté au niveau du rond-point de la nouvelle LONATO par un policier. Tout le tort de ce compatriote c’est d’avoir transporté six sacs dans son véhicule en rabattant vers l’avant les sièges arrière. L’infraction qu’il aurait commis, notre fameux agent de la police l’a nommée : chargement mixte. De discussions en discussion, constatant que le propriétaire du véhicule n’était pas du genre à se laisser intimider ou à sortir gratuitement des sous qu’empocherait un malhonnête policier qui plus est, connaît mal son métier, l’agent, après lui avoir retiré les pièces du véhicule le verbalisa et lui indiqua la direction de la brigade motorisée. Il faut préciser que, jusqu’à prendre congé de lui, le policier ne s’est pas préoccupé de savoir le contenu des sacs. Transportait-il des marchandises de contrebande ? Ce n’était pas son souci. Il espérait sûrement lui soutirer au moins deux mille francs comme ils en ont l’habitude sur les routes et le laisser partir. Le véhicule transportait des coques de noix de palme. Vous comprendrez bientôt pourquoi nous avons tenu ici à révéler le contenu des six sacs.

Arrivé à la brigade motorisée, le monsieur rencontra le supérieur hiérarchique de l’agent, lui présenta le papier à lui remis par celui-ci ainsi que le contenu de son véhicule. Lui aussi naturellement abonde dans le même sens que l’auteur de la verbalisation. C’est le contraire qui aurait surpris, car tout le monde sait comment fonctionne la police au Togo en matière de racket. La hiérarchie et les subalternes ont des secrets d’alcôve et c’est grâce à leur malhonnêteté vis-à-vis des usagers de la route qu’ils arrondissent leurs fins de mois au vu et au su des autorités qui les encouragent par leur silence avec un statut particulier voté et jamais mis en application.

Si l’on parcourt le code de la route dans sa globalité, on constate que le législateur a tout mis en œuvre pour éviter que le conducteur soit un danger pour lui-même, pour les passagers ou les autres usagers de la voie. Alors la question qui mérite d’être posée est de savoir le danger que le propriétaire de ce véhicule 4×4 constitue en transportant ses six sacs de noix de palme. On aurait souhaité que notre agent de police évoque une surcharge. Il ne le peut pas d’autant plus que la charge utile du véhicule est 695 kg et c’est à peine que les sacs de coque de noix de palme transportés font le 1/10ème de la charge utile. Difficile de comprendre ce que des deux côtés, les agents de la police entendent par « chargement mixte ». Tout bien pesé, le terme chargement mixte devrait signifier que le chauffeur est au volant de son véhicule et a transporté en plus des passagers, des sacs. Mais ce n’est pas le cas.

A la brigade motorisée, on laissa entendre à notre compatriote que l’assurance n’accepte pas ce type de chargement. Voulant y voir clair, il se rendit chez son assureur le lendemain qui le rassura que cela ne pose aucun problème et que l’essentiel est de respecter la charge utile du véhicule. La verbalisation lui a coûté cinq mille francs. Il la paya, sûr qu’avec un reçu délivré en bonne et due forme, ses sous iront dans les caisses de l’Etat et non dans les poches de véreux agents de la police qui ne font pas leur travail convenablement.

L’inquiétude de cet honnête citoyen aujourd’hui pose la problématique d’une récidive demain. Cela veut dire que si demain il achetait des sacs de riz, de farine ou de maïs qu’il voudrait aller offrir à ses parents ou relations au village, on lui brandirait une fois de plus l’argument farfelu de « chargement mixte ». Cette inquiétude est bien fondée et c’est pour cette raison que nous estimons que le Togo doit changer et se départir de son statut d’Etat voyou où le non-droit et les interprétations erronées des lois et du code de la route ne doivent plus avoir cours.

Au Ghana du président médiateur, pour avoir osé commettre des voies de fait sur une dame il y a une dizaine de jours, un policier a été relevé du corps de la police et mis aux arrêts. Les Togolais veulent cela pour leur pays. Il y a quelques mois en Gambie, pour avoir tiré sur un citoyen pour une histoire d’exploitation de carrière, un policier qui se croyait encore à l’ère Yahya Jammeh a subi le même sort. Pour finir, nous voulons ajouter que notre pays constitue une curiosité indubitablement au plan mondial en ce sens qu’il apparaît comme le seul pays dont les dirigeants offrent tous les droits aux étrangers et méprisent leurs propres compatriotes. Voilà entre autres autant d’incongruités qui fondent d’entrée notre interpellation de la CEDEAO à parachever son œuvre de salubrité publique basée sur l’éthique d’une CEDEAO des peuples et non des chefs d’Etat.

Nicolas S.

Source : www.icilome.com

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