La mer tient une place modeste dans les stratégies territoriales

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Lors du sommet de l’Union africaine à Lomé en 2016, consacré à la sécurité maritime, il avait été question de valorisation de l’économie bleue.

La mer occupe les deux tiers du globe. C’est depuis longtemps un enjeu majeur en termes de géopolitique et de géostratégie, et son importance en termes de commerce international n’est plus à démontrer. 

La pêche tient une grande place dans les représentations de la mer. 30% du pétrole ou du gaz sont extraits en mer, l’essentiel des communications mondiales empruntent les câbles sous-marins.

Pourtant, la mer ne tient encore qu’une place très modeste dans les stratégies territoriales : même littoraux, les territoires ont des difficultés à s’approprier ces espaces proches mais peu accessibles, et à y étendre leurs plans et leurs projets. 

L’espace terrestre (y compris, et souvent surtout, sa frange littorale) concentre les convoitises, les projets, les plans, les stratégies et les politiques, mais l’espace maritime et les ressources marines – pourtant partagés et publics – restent pour l’essentiel le sujet des seuls acteurs maritimes, les politiques s’y limitant souvent au simple encadrement réglementaire des activités privées.

L’humanité découvre ou redécouvre ce que la mer peut lui apporter : de nouvelles ressources (biologiques, minérales, énergétiques), et de nouveaux espaces (rendus accessibles par les progrès gigantesques de l’industrie offshore dans les dernières décennies).

Cultures marines, biotechnologies, extraction de matériaux et de métaux, production d’eau douce, énergie éolienne, hydrolienne et thermique : tout ceci est désormais possible à grande échelle. Les enjeux de l’économie bleue sont donc les ressources, les matières premières et l’espace, mais aussi les enjeux financiers et les emplois associés.

L’économie bleue concerne bien sûr les usagers professionnels de la mer,  mais aussi les territoires qui accueillent leurs activités.  

Aujourd’hui, les territoires littoraux bénéficient pourtant peu des activités maritimes et littorales qu’ils accueillent et auxquelles ils fournissent une multitude de services (ports, ressources, espace, réseaux, formation, connaissances…) en échange de retours souvent limités ou peu équilibrés (emplois saisonniers ou sous-qualifiés, retour nul ou négatif sur leurs investissements : ports…, conflits entre résidants et occupants de passage..).

Pour Hubert Bakaï, le directeur des Affaires maritimes, ‘l’économie bleue regorge de beaucoup d’opportunités mais elle est négligée par la jeunesse’. 

Le secteur offre un panorama de débouchés très vaste comme la pêche, l’aquaculture, la Marine nationale, la construction navale, l’ingénierie maritime, l’océanographie, la protection du littoral entre autres. Autant de nouveaux emplois à créer.

En misant sur les capacités du Togo à devenir un hub logistique, le Plan national de développement (PND) prend en compte ce volet.

‘Dans la dynamique enclenchée ces dernières années pour la promotion de l’économie bleue, ce sont de nombreux entrepreneurs du secteur maritime qui cherchent une main d’œuvre qualifiée’, rappelle M. Bakaï.

Pour présenter les opportunités du secteur, des Journées portes ouvertes sur les métiers de la mer auront lieu du 16 au 18 avril prochains à l’Université de Lomé. 

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