La loi sur les communes,’un millefeuille administratif budgétivore’ selon Agbéyomé Kodjo

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Agbéyomé Mensah Kodjo, Présidentt du parti OBUTS

Grâce à sa majorité parlementaire, Faure Gnassingbé et son entourage ont pu rendre possible, leur projet de communalisation à outrance du Togo, dans un piètre projet de décentralisation. Pendant que les uns et les autres dénoncent une manigance du parti UNIR à des fin électoralistes, Agbéyomé Mensah Kodjo, ancien Premier ministre, et président du parti OBUTS, parle d’éventuels dangers liés à une telle méthode de décentralisation.

Dans une interview accordée à l’hebdomadaire indépendant express, Agbéyomé Kodjo estime que même si, lancer la communalisation du pays se constate comme un pas décisif vers la décentralisation, il y a de quoi craindre le nombre surabondant de communes créées, Cent seize (116) ; et l’empilement des structures communales ainsi engendré.

Pour 116 communes dans ce petit Togo, c’est évident que toutes ces communautés censées s’administrer librement et de façon autonome n’auront pas les moyens nécessaires et pourraient constituer un « millefeuille administratif budgétivore dans la conduite de la politique de décentralisation initiée par le gouvernement», selon les termes de l’ancien président de l’Assemblée nationale.

Il faut le dire, le Bénin voisin depuis 1999, vit un modèle de décentralisation basé sur la communalisation. Avec un peu plus du double de la superficie du Togo, le Bénin compte seulement 77 communes.

La Suisse avec une superficie légèrement inférieure à celle du Togo est subdivisée en seulement 26 cantons.

Qu’est-ce qui justifie la persistance du parti UNIR à vouloir subdiviser le Togo en 116 particules, pour un pays socialement, économiquement et politiquement instable ?

D’autres analyses tendent à prouver qu’en dépit des visées électoralistes à relents ethnocentriques, le régime de Faure Gnassingbé s’est vu dos au mur face à la montée au créneau de la communauté internationale et de la société civile, d’où le charcutage d’un projet de décentralisation cosmétique, histoire de faire de la diversion.

Christophe Tchao, président du groupe parlementaire UNIR, un monsieur qui tempêtait à l’époque, justifiant la lenteur dans le lancement du processus de décentralisation par l’absence de consensus se retrouve à justifier ce qui est vu comme «un coup de force» par l’opposition parlementaire minoritaire. Où est donc le sérieux ?

« Au surplus, le projet de loi dont il s’agit, fut adopté sans consensus ; l’opposition parlementaire ayant rejeté le texte, sur un sujet pourtant éminemment important relativement à une ambition politique partagée, portant revitalisation de nos collectivités territoriales et modernisation de la gestion communale », a, par ailleurs, dénoncé Agbéyomé Kodjo dans sa sortie.

A. Lemou

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